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Ukraine: 2 morts à Donetsk, le cessez-le-feu en danger

De rebelels pro-russe dans l'Est de l'Ukraine.

De rebelels pro-russe dans l'Est de l'Ukraine. - Audrey Borodulin - AFP

Les accords de Minsk prennent effet samedi à 23h mais avant même le début du cessez-le-feu, les espoirs sont minces.

Les combats continuent de faire rage en Ukraine samedi, alors qu'un cessez-le-feu doit entrer en vigueur à minuit heure ukrainienne dimanche (23 heures samedi heure française), conformément à l'accord obtenu jeudi à Minsk.

Dans l'est, un homme et une femme ont été tués samedi par des tirs d'obus tombés au centre de Donetsk, place-forte des rebelles prorusses, selon un journaliste de l'AFP sur place. Les obus sont tombés à proximité de la résidence du dirigeant de la république séparatiste de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko. Les tirs d'artillerie sur Donetsk sont quotidiens, mais le centre-ville a très rarement été touché.

A proximité du front de Debaltseve (65 km de Donetsk) des journalistes de l'AFP ont vu samedi après-midi six lance-roquettes multiples, plusieurs chars et une dizaine de canons de 152 mm se dirigeant vers le front. A Gorlivka, ville située à une vingtaine de kilomètres de Debaltseve où se livrent actuellement les combats les plus acharnés entre forces de Kiev et séparatistes, on entendait régulièrement les tirs d'artillerie en provenance du front.

Moscou accuse Kiev et l'Occident de "déformer" les accords de paix

La Russie s'est déclarée à la mi-journée "préoccupée" par les tentatives de Kiev et de l'Occident de "déformer" les accords de paix pour l'Ukraine, conclus jeudi à Minsk après des négociations marathon entre les présidents russe, français, ukrainien et la chancelière allemande. "Le fait que les responsables ukrainiens (...), ainsi que ceux de certains pays occidentaux, notamment des Etats-Unis se sont montrés solidaires avec l'opinion des nationalistes radicaux de la Verkhovna Rada (Parlement ukrainien) et ont commencé à déformer le contenu des accords de Minsk suscite une grave préoccupation", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

La Russie reproche notamment à Kiev et aux Occidentaux de "mettre en doute la mise en application des dispositions concrètes du document" soutenu officiellement par Vladimir Poutine, François Hollande, Petro Porochenko et Angela Merkel, précise le communiqué.

Alors que des représentants des régions rebelles de Donetsk et de Lougansk (est de l'Ukraine) "font état de leur attitude responsable envers leurs engagements, des déclarations faites par les hommes politiques ukrainiens à Kiev suscitent la méfiance", selon Moscou. "Nous réaffirmons que le principal message des accords de Minsk est qu'il est nécessaire de mettre fin aux combats, de retirer les armes lourdes et d'amorcer une réforme constitutionnelle réelle en Ukraine", souligne le communiqué.

Moscou compte "que tous les signataires de l'accord de Minsk du 12 février" (Kiev, les rebelles prorusses, la Russie et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), "ainsi que les parties ayant soutenu ce processus, dont l'Allemagne et la France, fassent tout leur possible pour que cet accord soit respecté strictement".

De violents combats vendredi

Vendredi, de violents combats ont fait 28 morts dans l'est de l'Ukraine. Séparatistes prorusses et militaires ukrainiens ont continué à s'affronter pour gagner du terrain, poussant le président ukrainien à juger les accords de Minsk "en grand danger".

Le texte de ces accords de "Minsk 2", arraché jeudi au terme de seize heures de négociations entre les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand, avait fait naître "une lueur d'espoir" alors que sur le terrain les affrontements avaient atteint des niveaux critiques récemment après dix mois de conflit au lourd bilan de plus de 5.500 morts.

M. P. avec AFP