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Suisse: l'interdiction du foie gras bientôt soumise à un référendum?

En Suisse, un projet d'initiative populaire porte l'interdiction constitutionnelle de l'importation de foie gras. Au moins 100.000 signatures authentifiées sont nécessaires pour ouvrir un vote.

Importer du foie gras en Suisse pourrait-il devenir illégal? C'est la demande portée depuis juin 2022 par l'Alliance animale suisse, qui regroupe trois organisations de défense des animaux. Ce groupe a récolté les 100.000 signatures nécessaires à la création d'une initiative populaire. Celles-ci doivent encore être authentifiées par la Chancellerie fédérale à Berne avant l'ouverture d'un vote.

Le but de l'initiative "Oui à l'interdiction du foie gras": inscrire dans la constitution le bannissement de ce produit. Depuis 40 ans déjà, l'acte de gavage nécessaire à la production est illégal au nom du bien-être animal. Pour l'élue de gauche Jacqueline Lavanchy, l'interdiction pure et simple est une suite logique, comme elle l'a expliqué à la télévision suisse RTS:

"Le genre de traitement qui est nécessaire pour produire le foie gras est une aberration et d'une cruauté extrême. Et ça, je crois que de plus en plus de gens le comprennent. Il ne peut pas y avoir de respect de l'animal dans des conditions pareilles. C'est impossible."

Des conséquences en France?

Cette modification de la constitution suisse, qui sera vraisemblablement soumise à un vote, risque d'obtenir une adhésion plus ou moins forte en fonction des cantons. Comme le souligne l'association Quatre pattes, on mange davantage de foie gras en Suisse Romande que dans la zone alémanique, ce qui influencera le scrutin.

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Si l'interdiction était adoptée, la France pourrait-elle voir ses exportations chuter drastiquement? Selon cette même association, la Suisse est l'un des plus gros importateurs, commandant à elle seule 186 tonnes de ce produit en 2022, dont 70% en provenance de l'Hexagone.

Un manque à gagner pour les producteurs français qui pourrait être compensé par du tourisme culinaire. L'ancien député suisse Jacques Bourgeois explique à Franceinfo que des gens pourraient se rendre "de l'autre côté de la frontière acheter ou consommer".

Tom Kerkour