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Navire russe coulé, retour de l'ambassade à Kiev... La situation au 50e jour de guerre en Ukraine

Le croiseur russe "Moskva" le 18 février 2022.

Le croiseur russe "Moskva" le 18 février 2022. - HANDOUT / RUSSIAN DEFENCE MINISTRY / AFP

Ce jeudi, le ministère de la Défense russe a annoncé que le navire amiral endommagé en mer Noire la veille avait coulé. Une réussite pour Kiev, qui a ensuite annoncé la libération de 30 Ukrainiens.

Le cap des 50 jours a été marqué par un coup d'éclat ukrainien. Après bientôt trois mois d'hostilités sur son territoire, Kiev a infligé ce jeudi un revers stratégique aux forces ennemies russes, en neutralisant un de leur navire amiral, le "Moskva", qui se trouvait en mer Noire.

Et bien que les hostilités continuent sur le front de l'est, nouvel objectif prioritaire de l'armée de Vladimir Poutine, un semblant de normalité commence à souffler sur Kiev. Si bien que le Quai d'Orsay a annoncé le retour de l'ambassadeur de France dans la capitale ukrainienne.

• Le navire amiral russe neutralisé a coulé

Tôt ce jeudi, le ministère de la Défense russe, cité par les agences d'État russe, a indiqué que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, avait été "gravement endommagé" par une explosion de munitions causée par un incendie. L'équipage a été totalement évacué. Ce jeudi soir, le ministère russe de la Défense a annonce que le bâtiment avait coulé.

Mis en service en 1983, il constituait le plus important navire porteur de missile en mer Noire, lieu hautement stratégique dans le conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine. C'est ce même navire qui avait pris part à une attaque contre l'île aux Serpents aux premiers jours de la guerre, durant laquelle 19 marins ukrainiens avaient été capturés.

Côté ukrainien, on assure que la neutralisation de ce navire stratégique résulte de "missiles Neptune qui protègent la mer Noire", comme l'a indiqué le gouverneur de la région d'Odessa. Un responsable occidental a indiqué au Guardian que les déclarations ukrainiennes étaient "crédibles". Du côté de Moscou, on préfère s'en tenir à un incendie.

• Moscou accuse l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes

Ce jeudi, la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages situés sur le territoire russe, dont un avec des hélicoptères, faisant huit blessés. C'est le comité d'enquête russe qui s'est chargé de cette annonce, qui a notamment mentionné le village de Klimovo dans la région de Briansk.

L'Ukraine a rejeté ce jeudi les affirmations de Moscou selon lesquelles elle aurait bombardé des villages russes frontaliers, accusant au contraire la Russie de planifier des "attaques terroristes" dans la région frontalière pour alimenter "l'hystérie anti-ukrainienne" en Russie.

Le même comité d'enquête russe a annoncé avoir ouvert plusieurs enquêtes, concernant de possibles faits de torture commis par des soldats ukrainiens sur des soldats russes. Kiev a de son côté annoncé que 503 civils avaient été tués à Kharkiv, ville de l'est de l'Ukraine, depuis le début de l'invasion russe.

• Retour de l'ambassade de France à Kiev

Début mars, face à l'avancée des troupes russes, c'est à Lviv, ville de l'ouest de l'Ukraine, qu'avait été transférée l'ambassade de France en Ukraine, normalement basée à Kiev. Plus d'un mois plus tard, alors que les troupes de Vladimir Poutine se sont rabattues sur l'est du pays dans le cadre d'une réorganisation stratégique de l'invasion, le Quai d'Orsay a annoncé le retour prochain de son ambassade dans la capitale ukrainienne.

"Ce redéploiement interviendra très prochainement et permettra d'approfondir encore l'appui apporté par la France à l'Ukraine dans tous les domaines pour faire face à la guerre engagée par la Russie le 24 février", a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Néanmoins, Paris continue de déconseiller à ses ressortissants de retourner en Ukraine, y compris à Kiev.

• Malgré les critiques de Zelensky, Macron maintient sa position sur le terme "génocide"

Invité sur France Bleu Normandie dans le cadre de son déplacement au Havre, le président de la République Emmanuel Macron a maintenu ce jeudi son refus d'employer le terme "génocide" pour qualifier les exactions commises par l'armée russe en Ukraine.

"Le mot génocide a un sens. Il doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques", a-t-il déclaré. Mercredi, Volodymyr Zelensky avait jugé "blessante" la position française, à rebours de Joe Biden qui a lui qualifié de "génocide" les événements en Ukraine.

• Dmitri Medvedev met en garde la Finlande et la Suède en cas d'adhésion à l'Otan

L'ex-président russe Dmitri Medvedev a mis en garde ce jeudi la Finlande et la Suède, deux pays nordiques qui réfléchissent sérieusement à adhérer à l'Alliance atlantique.

Si Helsinki et Stockholm venaient à rejoindre l'Alliance, "les frontières de l'Otan avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre", a assuré Dmitri Medvedev, aujourd'hui numéro deux du Conseil de sécurité de Russie, sur Telegram.

Pour appuyer son propos, l'ancien chef d'État n'a d'ailleurs pas hésité à brandir la menace nucléaire. "Dans ce cas, il ne pourra être question d'une Baltique non-nucléaire", a-t-il estimé. Puis d'ajouter: "Aucune personne saine d'esprit (...) ne peut souhaiter une hausse des tensions à sa frontière et avoir à côté de sa maison des (missiles) Iskander, (des missiles) hypersoniques et des navires avec des armes nucléaires".

Jules Fresard avec AFP