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Massacre de Boutcha: une Ukrainienne découvre la mort de sa mère en la voyant sur une photo

Olga, une jeune réfugiée ukrainienne de 26 ans a reconnu sa mère, morte à Boutcha, grâce à une photo de sa main postée sur les réseaux sociaux.

Une photo qui a fait le tour du monde, et qui sort de l'anonymat. Alors que le monde découvrait le massacre de Boutcha ces derniers jours, l'image d'une main aux doigts vernis, appartenant à une femme tuée, a largement été relayée. Le maquillage si particulier de la main a contribué a retrouver la victime.

Ainsi, Anastasia, une maquilleuse russe, a rapidement reconnu de qui il s'agissait. Elle possédait en effet une cliente qui, comme sur la photo, se recouvrait tous les doigts, sauf un, de vernis rouge. L'avant-dernier doigt étant maquillé avec un cœur. "Pendant notre dernière leçon, elle avait les mêmes ongles", raconte Anastasia à BFMTV.

La main d'Olga, une Ukrainienne tuée à Boutcha, près de Kiev en Ukraine, en 2022 lors de l'offensive russe
La main d'Olga, une Ukrainienne tuée à Boutcha, près de Kiev en Ukraine, en 2022 lors de l'offensive russe © Capture d'écran BFMTV

Pour rendre hommage à Irina, la maquilleuse a publié deux photos sur Instagram, dont l'une prise le 23 février, à la veille de la guerre. Peu après, Olga, la fille d'Irina, commente ce post.

"J'ai 26 ans, et j'ai l'impression que je suis morte avec elle"

"Après des mois de recherches, je pensais retrouver ma mère dans un hôpital. Je l'ai reconnue, morte, sur cette photo", déclare-t-elle à BFMTV.

"Je n'avais pas de nouvelles de ma mère, je pensais qu'elle était restée cachée dans une cave. Puis j'ai appris qu'on lui avait tiré dessus, qu'elle avait reçu une rafale de balles", explique-t-elle, accusant les forces russes. Aujourd'hui, Olga tente de récupérer le corps, mais cela pourrait prendre du temps selon les autorités ukrainiennes.

"Il faut que vous compreniez que ma maman n'est pas la seule victime. On ne parle pas d'une dizaine de morts, ni d'une centaine, c'est plus de 300 victimes, des enfants, des familles entières qui ont été tués, violés. Aujourd'hui, j'ai 26 ans, et j'ai l'impression que je suis morte avec elle", conclut la jeune femme.

Par Nelson Getten avec Anthony Audureau