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"J'avais très peur": cette Ukrainienne a écrit son numéro sur le dos de sa fille par crainte que la guerre les sépare

Oleksandra Makovii, une habitante de Kiev, a expliqué son geste désespéré sur BFMTV ce mardi soir. Elle est depuis réfugiée en France avec sa fille.

Le geste désespéré d'une mère. Oleksandra Makovii, une habitante de Kiev désormais réfugiée en France, est revenue sur BFMTV sur un réflexe surprenant qu'elle a eu au tout début de la guerre: elle a écrit son numéro de téléphone sur le dos de sa fille.

La raison? Que son enfant porte avec elle ses coordonnées, au cas où la guerre les séparerait. Désormais réfugiée en France avec sa fille, Oleksandra s'est expliquée sur ce geste qu'elle a photographié et partagé sur les réseaux sociaux.

"C'est le 24 février que je fais cette photo, quand la guerre a commencé", a-t-elle raconté sur notre antenne. "J'avais très peur, on voulait quitter Kiev [...] mes mains tremblaient et c'est pour ça que l'écriture n'est pas très lisible sur son dos".

Vira, âgée de deux ans et demi, est encore trop petite pour comprendre ce qui joue à l'est de l'Europe: "elle pensait juste qu'on allait jouer à un jeu donc ça lui faisait plaisir que j'écrive cela sur son dos, vu qu'on jouait à la peinture avant".

"J'ai reçu beaucoup de messages de mères qui ont fait la même chose"

La mère de famille et son enfant quittent alors le pays. Mais Vira pose malgré tout des questions à sa mère, notamment sur le sort de leurs proches et sur la date à laquelle elles pourront rentrer.

"Maintenant elle pose moins de questions", confie Oleksandra Makovii, qui dit ne plus avoir la force de lui expliquer.

La photo de sa fille, particulièrement partagée sur Instagram, est l'une des images de la résilience du peuple ukrainien face à l'armée russe: "j'ai reçu beaucoup de messages de mères qui ont fait la même chose." Bien que désormais installée en France, Oleksandra Makovii ne cesse de penser à la sécurité de sa fille: "elle se sent très bien, elle joue avec des enfants [...] on attend que ma mère nous rejoigne parce qu'ici il y a de la place, donc on l'attend".

"Elle se sent mieux que moi parce qu'elle ne comprend pas grand chose", conclut la mère de famille ukrainienne.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV