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L'employée de la télévision hongroise poursuit en justice le migrant qu'elle avait fait tomber

Capture vidéo du 9 septembre 2015, d'une opératrice de télévision hongroise donnant des coups de pied à des migrants qui venaient de franchir la frontière près de Roszke (Hongrie)

Capture vidéo du 9 septembre 2015, d'une opératrice de télévision hongroise donnant des coups de pied à des migrants qui venaient de franchir la frontière près de Roszke (Hongrie) - Index.hu/AFP

Petra Laszlo, l'employée de télévision surprise en train de faire tomber un migrant alors qu'il fuyait la police, a décidé d'entamer des poursuites judiciaires contre celui-ci. Elle compte aussi poursuivre Facebook, qu'elle accuse de partialité.

Petra Laszlo a beau s'être excusée, elle n'a pas fini de faire parler d'elle. L'employée de la télévision hongroise, qui avait été filmée en train de faire tomber des migrants fuyant la police, a décidé de poursuivre l'un d'entre eux en justice. Les images en question avaient fait le tour du monde et Petra Laszlo avait été renvoyée par N1TV, son employeur.

Dans une interview au quotidien russe Izvestia, Laszlo annonce qu'elle va poursuivra Osama Abdul Mohsen, le réfugié syrien de 52 ans qu'on la voit faire tomber dans la vidéo. "Il a changé son témoignage," explique-t-elle, "parce qu'au début, il accusait la police. Mon mari veut prouver mon innocence." Mohsen vit aujourd'hui en Espagne où il a trouvé un emploi d'entraîneur de football dans le club de Getafe.

Facebook dans son viseur

Mais la jeune femme ne s'arrête pas là: elle compte également traîner Facebook devant les tribunaux. Elle estime ainsi que le réseau social a tardé à supprimer les commentaires haineux et menaçants à son encontre, censurant à la place les quelques groupes de soutien créés après la diffusion de la vidéo.

Petra Laszlo avait été, pendant quelques jours, la femme la plus détestée du web. Renvoyée par la chaîne N1TV, pourtant proche du parti d'extrême-droite local, elle avait fini par faire des excuses publiques, avouant que "quelque chose avait disjoncté en elle" à cause de la peur. Elle est elle-même poursuivie par deux partis de l'opposition hongroise pour "violence envers un membre de la communauté", une accusation passible de cinq ans de prison.

François de La Taille