"Je pleure lorsque je suis seul": cet Ukrainien a perdu sa femme et ses enfants dans un bombardement
Une famille brisée. Sergei, âgé de 43 ans, a vu sa vie basculer le 6 mars dernier. Alors qu'il était coincé à Donetsk depuis le début de la guerre en Ukraine, il scrutait les réseaux sociaux après des bombardements à Irpin. Il a fini par tomber sur une photo lui semblant familière. Sur le cliché se trouvaient les corps sans vie de sa femme et de leurs deux enfants.
BFMTV a rencontré cet homme à Kiev alors qu'il se déplaçait pour récupérer les certificats de décès de Tatiana (43 ans), Mykyta (18 ans) et Alisa (9 ans). Il est donc aujourd'hui le dernier survivant de sa famille.
Sergei explique qu'au moment du drame, sa famille tentait de fuir Irpin, ciblée par des bombardements. Ils traversaient à l'emplacement d'un pont détruit au moment où un premier obus est tombé à proximité.
"Ils se sont cachés sous le pont. À ce moment-là, un deuxième obus est tombé pas loin de là où ils étaient. Ils ont continué à marcher et quand ils sont passés devant l'église, un troisième obus est tombé. Mes enfants ont été tués sur le coup", explique Sergei.
La mère de famille, elle, est grièvement blessée mais meurt peu après. Aujourd'hui, Sergei regarde les vidéos et les photos de ses enfants en boucle. Il a récupéré certaines de leurs affaires, comme les sacs à dos qu'ils portaient lors de leur fuite. Ceux-ci sont encore criblés d'impacts d'obus et tachés de sang.
"Je peux pleurer, mais je ne le fais pas devant mes amis pour ne pas les attrister. Je pleure lorsque je suis seul", raconte-t-il. Loin de se laisser abattre, il explique vouloir "reprendre ses esprits", alors qu'il tente aujourd'hui de trouver toutes les preuves pour prouver que la Russie a bien commis un crime de guerre en Ukraine.