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Italie

La "patate chaude" de la maire de Rome: un journal italien accusé de sexisme

La maire de Rome le 28 janvier 2017

La maire de Rome le 28 janvier 2017 - Andreas Solaro-AFP

Pour évoquer les tourments politiques et judiciaires de la maire de Rome, un quotidien italien a titré sur la "patate chaude" de Virginia Raggi, allusion sexuelle qui a indigné de nombreux représentants politiques.

Une "patate chaude" pour évoquer de manière ambiguë les ennuis de la maire de Rome. La Une du quotidien italien Libero de vendredi dernier suscite la polémique: le journal est accusé de sexisme envers Virginia Raggi, à la tête de la capitale italienne.

Patate pour désigner le sexe féminin

Avec ce "patata bollente", le quotidien milanais fait référence aux tourments de Virginia Raggi, sous le feu des critiques de son équipe, mais aussi aux accusations de liaison, la patate évoquant en argot le sexe féminin. Un employé municipal, qui a vu son salaire augmenter sensiblement, avait contracté deux assurances-vie au bénéfice de la maire, soupçonnée d'abus de pouvoir. 

Le même titre avait déjà été employé par le même journal lors de l'affaire Ruby, cette jeune femme impliquée dans un scandale sexuel avec Silvio Berlusconi, ancien président du conseil des ministres.

"Vulgarité sexiste", "dégoûtant"

Le directeur de Libero s'est défendu des accusations de sexisme, comme le rapporte Le Point. "J'avais fait le même titre sur Silvio Berlusconi lorsqu'il était empêtré dans les affaires du bunga-bunga. Et personne n'avait protesté."

Pourtant, les condamnations sont unanimes. La présidente démocrate de la chambre des députés, Laura Boldrini, a dénoncé la "vulgarité sexiste" de cette Une. "Libre (du nom du journal, NDLR) oui, mais pas d'insulter vulgairement avec des allusions obscènes", a pour sa part commenté Pietro Grasso, le président du Sénat. Le patron de l'Ordre des journalistes a quant à lui jugé le titre "dégoûtant".

"Moins de cerveau qu'une poupée gonflable"

En Italie, les femmes politiques sont régulièrement la cible d'attaques sexistes. Un autre journal a fait un dessin évoquant "l'état des cuisses" d'une ministre, un député du Mouvement 5 étoiles a accusé les élues du Parti démocrate de devoir leur élection à leur compétence pour le sexe oral, un membre de La Ligue du Nord a également affirmé que Laura Boldrini avait "moins de cerveau qu'une poupée gonflable", indique encore Le Point.

Lors des élections municipales, la ministre de la Santé avait condamné une "absence de respect pour les femmes, une non-reconnaissance des femmes en tant que sujets politiques et en tant que personnes", comme le rapportent Les Nouvelles News.

Céline Hussonnois-Alaya