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Italie: une ministre démissionne après la mise en cause de son mari par la justice

Federica Guidi.

Federica Guidi. - Andreas Solaro - AFP

Le mari de Federica Guidi est suspecté de trafic d'influences. Il aurait pu profiter de sa relation avec la ministre pour favoriser certains contrats.

Elle veut couper l'herbe sous les pieds de ses détracteurs. La ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi, a annoncé jeudi avoir remis sa démission, alors que son compagnon est mis en cause par la justice pour trafic d'influence, selon les médias italiens.

"Cher Matteo, je suis absolument certaine de ma bonne foi et de la justesse de mon action. Je crois néanmoins nécessaire, pour une question d'opportunité politique, de remettre ma démission en tant que ministre", écrit-t-elle dans un communiqué, dans lequel elle s'adresse au chef du gouvernement italien, Matteo Renzi.

Le compagnon de la ministre, Gianluca Gemelli, a été mis en cause par le procureur de Potenza pour corruption et trafic illicite d'influence, selon plusieurs médias italiens, qui citent le même rapport d'enquête.

Ecoutes téléphoniques

Cet entrepreneur, qui travaille dans le domaine pétrolier, est soupçonné d'avoir "profité de la relation de proximité qu'il avait avec la ministre du Développement économique" pour favoriser les intérêts du groupe pétrolier français Total en Italie, en échange d'une promesse de collaboration entre sa propre entreprise et Total, selon ce rapport d'enquêtes. La découverte de ce trafic d'influence supposé, révélé notamment grâce à des écoutes téléphoniques, a été faite lors d'une enquête concernant un trafic de déchets dangereux dans la région de la Basilicate, dans le sud de l'Italie.

Le groupe pétrolier italien Eni a ainsi annoncé jeudi, dans un communiqué, avoir suspendu la production de son site d'hydrocarbures du Val d'Agri, où plusieurs de ses employés - six selon la presse italienne - ont été arrêtés dans le cadre de cette enquête. Eni a "promis sa coopération maximale" avec la justice, après avoir suspendu la production à Val d'Agri (75.00 barils par jour) et assuré avoir aussi ouvert une enquête interne.

la rédaction avec AFP