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Italie: trois maîtresses arrêtées pour des maltraitances dans la "maternelle de l'horreur"

Des enfants dans le village italien de Castellar, dans le nord du pays, le 6 mai 2016  (photo d'illustration).

Des enfants dans le village italien de Castellar, dans le nord du pays, le 6 mai 2016 (photo d'illustration). - MARCO BERTORELLO / AFP

Des enfants de 3 à 5 ans ont été maltraités par trois de leurs enseignantes dans une école du nord de l'Italie. Arrêtées il y a quelques jours après avoir été confondues par des caméras de vidéosurveillance, elles sont depuis assignées à résidence.

"Je vais te taper tellement fort que tes dents en tomberont". "Je vais te tordre le cou". Voilà le genre de phrases que des enfants de 3 à 5 ans, dont l'un handicapé, ont entendu pendant des mois dans l'école maternelle d'une petite ville du nord de l'Italie à mi-chemin entre Turin et Milan, où ils étaient scolarisés. Jeudi 23 novembre, trois de leurs maîtresses ont été arrêtées et sont depuis assignées à résidence, comme le rapportent les médias italiens. Elles sont accusées de maltraitances sur leurs élèves, et les preuves à leur encontre sont accablantes.

Des actes immortalisés par les caméras

Comme l'expliquent le Corriere Della Sera et la Repubblica, tout a commencé en mai dernier, quand la mère et la grande soeur de deux élèves de l'école Korczak de Vercelli ont signalé leurs inquiétudes aux autorités. La mère de famille, en allant chercher son enfant à l'école, a vu un soir l'une des enseignantes attraper un élève par les cheveux parce qu'il était sorti de la file qu'on leur avait demandé de former. Une enquête a alors été ouverte et le parquet de Vercelli a décidé d'installer onze caméras de vidéosurveillance dans cet établissement très prisé de la ville, pour lequel de nombreux enfants sont placés sur liste d'attente. Depuis, dans certains journaux, il a été rebaptisé "l'école de l'horreur".

Au total, les caméras placées dans les couloirs, les salles de classe, la cantine et la salle de sport, ont immortalisé 52 actes de maltraitance, en majorité d'ordre psychologique, dont 20 particulièrement graves. Les images ont montré des enfants humiliés ou insultés, giflés, traînés sur le sol, menacés, et encouragés à se frapper les uns les autres, mais aussi forcés à manger seuls ou à rester au coin pendant longtemps.

Des cris entendus depuis la rue

D'après les enquêteurs, les trois maîtresses avaient instauré un état de terreur au sein des classes. Outre les images de vidéosurveillance, ils se sont aussi appuyés sur le témoignage d'autres enseignants de l'établissement ou de parents qui avaient retiré leurs enfants de l'école. Les élèves qui ont subi ces maltraitances et leurs parents vont être entendus à leur tour, par les autorités mais aussi par des psychologues. D'après certains témoins, il pouvait arriver d'entendre des cris depuis la rue, qui passaient à travers les fenêtres bleues de ce bâtiment en rez-de-chaussée.

L'une des trois enseignantes, décrite comme sévère et connue comme telle par les parents, est soupçonnée d'avoir eu une part particulièrement active dans ces épisodes de maltraitance. Les autres maîtres et maîtresses de l'établissement, outre leurs trois collègues arrêtées, ont en revanche été totalement innocentés par les caméras de vidéosurveillance. Certains parents, sous le choc, s'interrogent désormais sur la directrice. Ils disent ne comprendre comment elle a pu ignorer ces agissements, comme elle l'a déclaré.

Charlie Vandekerkhove