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Police-Justice

Maltraitances infantiles: une hausse de 43% des faits de violence

Le nombre de maltraitances infantiles signalées  a connu un bond de 43% en un an.

Le nombre de maltraitances infantiles signalées a connu un bond de 43% en un an. - BFMTV

VIDEO - L'Observatoire de la délinquance a compilé les chiffres de la police et constaté une hausse de 43% des signalements de violences sur des enfants en un an.

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (Inhesj) publie ce un chiffre choc dans son rapport sur la criminalité et la délinquance de décembre 2014. En un an, les signalements de violences envers les enfants ont progressé de 43%, selon des informations de BFMTV.

"En zone police 20 884 'violences, mauvais traitements et abandons d’enfants' ont été enregistrés de décembre 2013 à novembre 2014, soit 6 263 de plus que lors des 12 mois précédents. Il s’agit en proportion d’une hausse de 42,8 % sur 12 mois", précise le rapport qui compile les chiffres de la police.

"Novembre 2014 est le 13ème mois d’augmentation marquée, voire très marquée" de ces faits de violence, précise encore l'Observatoire. Les spécialistes confirment que les signalements sont de plus en plus nombreux, mais estiment qu'ils restent insuffisants."On commence à tenir un peu plus compte des violences faites aux enfants", concède Gilles Lazimi, médecin et militant contre les violences faites aux femmes et aux enfants, sur BFMTV. "Mais il faudrait qu'on en tienne encore plus compte (...) car si on ne protège pas ces enfants, ils seront les agresseurs de demain".

Céline a vécu dix ans de calvaire

BFMTV a rencontré Céline, un médecin de 30 ans. Cette femme raconte à visage découvert son enfance meurtrie. Son père, chef d'entreprise, veut faire d'elle une pianiste virtuose. A chaque fausse note, il la frappe avec sa ceinture.

"Dès l'âge de quatre ans, j'ai pris conscience que je pouvais mourir à tout moment", raconte-t-elle aujourd'hui.

"Quand je rentrais chez moi le vendredi soir, je me disais: 'si je meurs pendant le week-end, il n'y aura personne pour s'en rendre compte", explique encore Céline. Un calvaire qui va durer dix ans, jusqu'à ce qu'une infirmière scolaire signale son cas.

"On ne s'imagine pas une seule seconde que cela peut arriver dans les familles favorisées", déplore la jeune femme. "Cela m'a porté préjudice. J'étais très absente à l'école, je manquais la gym, la piscine, le médecin de famille est passé complètement à côté, les professeurs aussi parce que cela ne pouvait pas arriver dans mon milieu".

Les associations estiment qu'en France, chaque année, environ 600 enfants décèdent de mauvais traitements infligés par des proches.

A. D. avec Sarah Lou Cohen