"Défraîchi", "déplumé", "brosse à toilette": Rome moquée pour son sapin de Noël

"Spelacchio", le sapin qui a coûté près de 50.000 euros à la capitale italienne, est mort prématurément. Une décrépitude que de nombreux Romains comparent à la gestion de la ville par l'actuelle municipalité.

Qu'est-il arrivé au sapin de Noël de Rome? "Défraîchi", "déplumé", "brosse à toilettes"... Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le pauvre arbre rachitique, installé sur la Piazza Venezia, dans le centre de la capitale italienne. Prévu pour tenir au moins un mois, le sapin a rapidement montré des signes de faiblesse et sa ramure avachie est devenue la cible des persifleurs sur les réseaux sociaux.

Le 18 décembre, le triste verdict est tombé: "Spelacchio" (le "déplumé"), est mort. Pour déterminer les causes du décès prématuré, pour un arbre dont le transport a quand même coûté 48.000 euros à la municipalité, la mairie a ordonné une enquête.

"Le sapin de Rome est donc sec, mort à peine arrivé. C'est la métaphore de ce qui fut une capitale", écrit l'un d'eux sur Twitter, tandis qu'un autre demande: "A quelle heure ouvre la chapelle ardente?". Un compte dédié a même été ouvert sur le réseau social. 

"C'est une honte. Cela me fait mal ne serait-ce que de regarder ce sapin de Noël", tacle même un Romain, cité par le Guardian, qui le compare à un poulet déplumé.

Nombreux sont ceux qui mettent en parallèle "l'agonie du sapin" et la gestion calamiteuse du Mouvement 5 Etoiles (populiste), dont la représentante Virginia Raggi a été élue maire en juin 2016. "Comme si le foutoir qu'ils ont mis depuis un an et demi ne suffisait pas, il faut supporter cette misère", écrit un Romain.

"Le sapin aura tenu plus ou moins aussi longtemps qu'un adjoint à la mairie", raille un autre, en faisant allusion à la valse des adjoints qui a marqué le début de mandat.

Un problème de racines

"La chaîne russe RT l'a surnommé 'brosse à toilettes' ce qui est beaucoup moins gentil que le déjà peu flatteur 'Spelacchio'", se lamente le quotidien Il Messaggero. 

Selon les premiers éléments de l'enquête, il semblerait que le sapin "n'ait été que partiellement recouvert pendant son transport" depuis une forêt des Dolomites, dans le nord du pays, rapporte le même journal. 

La presse italienne, relayée par Courrier International, a mené une rapide enquête. Les fournisseurs du sapin affirment que l'arbre était en bonne santé à son départ pour Rome, même si un expert avait diagnostiqué un "problème de racines" potentiellement fatal. 

"Il n’avait pas de problèmes aux racines, comme on le supposait", conclut le Corriere della Sera. "Il n’avait carrément pas de racines." Des funérailles sont prévues par les internautes les 25 et 31 décembre. 

Liv Audigane, avec AFP