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Dans un entretien à Paris Match, le pape François appelle à "renoncer à idolâtrer l'argent"

L'hebdomadaire Paris Match publie ce jeudi un entretien avec le pape François.

L'hebdomadaire Paris Match publie ce jeudi un entretien avec le pape François. - Capture d'écran - montage BFMTV.com

Le souverain pontife a accordé un long entretien à l'hebdomadaire Paris Match, dans lequel il appelle notamment à respecter la planète, à l'approche de la COP21, mais aussi à ne pas céder à "l'idolâtrie" de l'argent.

La rencontre a eu lieu au Vatican, vendredi dernier. L'hebdomadaire Paris Match a pu interviewer le pape François dans ses murs, et publie ce jeudi un long entretien, dans lequel le souverain pontife appelle notamment à protéger "notre maison commune", menacée par la pollution, et à "renoncer à idolâtrer l'argent". 

Dans la dizaine de pages que lui consacre Paris Match, le pape fait en effet une critique en règle du système capitaliste actuel et dit attendre des "choix concrets" lors de la conférence des Nations unies sur le climat, la COP21, prévue à Paris en décembre prochain.

"Replacer au centre la personne humaine"

Pour le pape François, "le capitalisme et le profit ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles". En revanche, insiste-t-il, "si l'argent et le profit à tout prix deviennent des fétiches qu'on adore, si l'avidité est à la base de notre système social et économique, alors nos sociétés courent à la ruine".

"L'humanité doit renoncer à idolâtrer l'argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous", poursuit le pape.

"Nous devons protéger l'homme de sa propre destruction"

Très engagé depuis le début de son pontificat dans la lutte en faveur de l'environnement, François espère que la COP21 "pourra contribuer à des choix concrets, partagés et visant, pour le bien commun, le long terme".

"Le chrétien est enclin au réalisme, non au catastrophisme. Néanmoins, justement pour cela, nous ne pouvons nous cacher une évidence: le système mondial actuel est insoutenable", estime le pape. "Notre maison commune est polluée, elle ne cesse de se détériorer. On a besoin de l'engagement de tous. Nous devons protéger l'homme de sa propre destruction", avertit François.

Un "prêtre de la rue" 

S'exprimant dans un journal français, il revient sur la prochaine canonisation, le 18 octobre au cours du synode sur la famille, des parents de sainte Thérèse de Lisieux.

"Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, sont un couple d'évangélisateurs qui, leur vie durant, ont témoigné de la beauté de la foi en Jésus", insiste le pape. "Tous les deux, avec leurs cinq filles, consacraient de l'énergie, du temps et de l'argent à aider les gens dans le besoin. Ils sont certainement un modèle de sainteté et de vie de couple", ajoute le souverain pontife. Les époux Martin seront faits saints le dimanche 18 octobre, tout comme Vincenzo Grossi (1845-1917).

Sur un plan plus personnel, François confie à la journaliste Caroline Pigozzi qu'il a "toujours été un prêtre de la rue". "Bien sûr j'aimerais tellement aller manger une bonne pizza avec des amis", ce qui est "presque impossible" désormais. Mais "ce qui ne me manque jamais, c'est le contact avec les gens", conclut-il.
A.S. avec AFP