Benoît XVI: 5 étapes incontournables avant de désigner son successeur

Du trône de Saint-Pierre vacant à la bénédiction apostolique Urbi et Orbi en passant par la célèbre fumée blanche, la renonciation effective de Benoît XVI lance un processus réglé à la perfection.

La fin approche pour Benoît XVI. Après avoir rencontré une dernière fois les fidèles mercredi, le pape a promis, face aux cardinaux, "obéissance inconditionnelle" à son successeur jeudi. À 20 heures, sa renonciation sera effective, ce qui lance les cinq étapes incontournables jusqu'à l'intronisation du nouveau souverain pontife à la tête du milliard de fidèles de l'Eglise catholique.

"Sede vacante" ou siège vacant

20 heures à Rome, la renonciation de Benoît XVI deviendra effective. Débutera alors la période du siège vacant. Durant cette vacance du trône de Saint Pierre, tous les chefs de dicastères (ministres) de la Curie romaine cesseront leur fonction.

Pour assurer la transition et les affaires courantes du plus petit état du monde, le camerlingue sera le dirigeant par intérim du Vatican. Nommé en 2007 par Benoît XVI, il s’agit du cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, actuel numéro deux du Vatican, souvent critiqué pour sa gestion de la Curie, qui occupera cette fonction.

Le 1er mars, le Vatican émettra un timbre spécial utilisé pendant la "sede vacante".

Les Congrégations générales

Angelo Sodano, le doyen du "sacré collège", convoquera dès vendredi tous les cardinaux aux congrégations générales. Tous les prélats à calotte rouge, électeurs et non, sont conviés.

Cette sorte d'assemblée générale pré-conclave a pour but de mettre sur la table les défis à venir et de définir par vote la date du conclave.

Avant de quitter ses fonctions, Benoît XVI a émis un décret qui amende la règle qui fixait un délai de 15 jours au minimum et 20 jours au maximum pour la convocation du conclave. Ce "motu proprio" autorise le sacré collège à "anticiper le début du conclave, une fois constatée la présence de tous les cardinaux".

Briser l'anneau du pêcheur

L'"anneau du pêcheur", symbole fort du pouvoir pontifical qui autrefois servait à sceller les documents, sera détruit par le cardinal Bertone à coups de marteau dès la première réunion des cardinaux, pour éviter toute falsification. Pendant la période du "siège vacant" aucune décision importante ne peut être prise.

Après la désignation du nouveau pape, ce sera au camerlingue de passer le nouvel anneau papal au doigt de l'élu.

Le Conclave

Le conclave, réunion secrète des cardinaux (de moins de 80 ans) du monde entier chargés d'élire le pape, devrait rassembler environ 115 cardinaux. Il se déroulera sous les fresques de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine, pour une durée inconnue à l'avance.

>> Élection d'un nouveau pape, mode d'emploi

Les cardinaux multiplieront les votes (jusqu'à quatre par jour) jusqu'à la fameuse fumée blanche. À ce moment-là, la grande cloche de la Basilique Saint-Pierre se met à sonner.

>> Portrait-robot du pape idéal

Une fois choisi, le pape répond à deux questions du cardinal doyen: acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife? De quel nom voulez-vous être appelé? S'il répond oui à la première, l'élu devient immédiatement pape et évêque de Rome. Il passe alors dans une pièce attenante à la Chapelle Sixtine, surnommée la "chambre des larmes" parce que de nombreux pontifes s'y sont abandonnés à l'émotion devant l'ampleur de leur tâche.

Habemus papam

Un par un les cardinaux viennent lui rendre hommage avant l'annonce aux fidèles par la formule "Habemus Papam", "nous avons un pape" en latin, qui sera prononcée par le cardinal le plus ancien en poste. Il s'agit actuellement du Français Jean-Louis Tauran.

Le nouveau pape prononcera alors la bénédiction apostolique Urbi et Orbi ("à la ville et au monde") depuis le balcon de la Basilique Saint-Pierre.

A LIRE AUSSI

>> A quoi va ressembler la nouvelle vie de Benoît XVI

>> Quel bilan pour Benoît XVI ?

>> Visite du Castel Gandolfo, la résidence où va se retirer Benoît XVI

S. A. avec AFP