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Portrait-robot du pape idéal

C'est un Français, Monseigneur Jean-Louis Tauran, qui aura la tâche, en sa qualité de cardinal protodiacre, de révéler au monde le nom du futur pape

C'est un Français, Monseigneur Jean-Louis Tauran, qui aura la tâche, en sa qualité de cardinal protodiacre, de révéler au monde le nom du futur pape - -

Les quatre cardinaux français qui participeront à l'élection du successeur de Benoît XVI ont évoqué les qualités du pape idéal. Portrait.

Recherche homme "ouvert", "malin", "en bonne santé", de préférence pas trop âgé, et parlant plusieurs langues. Ce portrait-robot, c'est celui du pape idéal selon les quatre cardinaux français qui participeront à l'élection du successeur de Benoît XVI.

Lors de conférences de presse distinctes, les cardinaux de Paris, Lyon et Bordeaux ont insisté sur les qualités nécessaires au futur chef de l'Eglise catholique.

"Qu'il ne se prenne pas pour le bon Dieu"

Pour eux, il devra avoir "suffisamment d'ouverture d'esprit pour comprendre ou au moins essayer d'entrer dans des cultures différentes", a déclaré l'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, le 11 février, quelques heures après la démission de Benoît XVI.

Il faut qu'il soit "humble, qu'il ne se prenne pas pour le bon Dieu", avait-il plaisanté. "Il faut quand même qu'il soit malin" et qu'il ne soit "pas seulement une devanture", avait encore dit Mgr Vingt-Trois, 70 ans, président la Conférence des évêques de France (CEF).

"L'âge n'est pas un critère déterminant", a ajouté le prélat, citant Jean XXIII, élu pape à 77 ans avant de profondément réformer l'Eglise catholique en convoquant Vatican II. Le critère de la nationalité "n'est pas le principal" non plus, a-t-il ajouté. "Ce qui me paraît le plus important, c'est la capacité d'écoute."

Difficile de succéder à "un géant"

Le lendemain, l'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, 62 ans, souhaitait à son tour un pape "capable d'écouter tout le monde". Il faudra aussi qu'il puisse "tenir dans la bourrasque, dans les contradictions, le conflit". Bref, il devra être "vraiment solide".

"Succéder à un "géant" ne sera "pas facile", a estimé le primat des Gaules, selon lequel "on n'aura pas de très grands gabarits comme les deux prédécesseurs, mais cela n'a pas d'importance".

Quant à élire un pape africain ou latino-américain ? "Pourquoi pas ?", a répondu Mgr Barbarin. "Mais je n'élirai pas un Sud-Américain parce qu'il est Sud-Américain. Ce n'est pas le look qui m'intéresse, mais la personne."

"Il faut une bonne santé physique"

Revenant aux essentiels, l'archevêque de Bordeaux, Jean-Pierre Ricard a rappelé qu'il fallait choisir "un homme spirituel", "un homme de Dieu", mais aussi "un intellectuel" digne de succéder au fin théologien qu'est Benoît XVI.

Soulignant que le futur pape devra beaucoup voyager, il a souhaité "un homme de relations", "qui ait une connaissance des situations internationales" et idéalement "de quelques langues".

Pour la même raison, "on évitera peut-être de prendre parmi les plus âgés", a ajouté Mgr Ricard, 68 ans. "La jeunesse ne suffit pas, mais en même temps il faut une bonne santé physique, au moins au point de départ".

Devenir "un véritable prisonnier"

Sans décrire son candidat idéal, Mgr Tauran, ancien ministre des Affaires étrangères du Vatican, a espéré dans La Croix le week-end dernier "une élection rapide qui montrera l'unité de l'Eglise".

Et de souhaiter indirectement du courage à l'élu: "cette responsabilité écrasante, qui fera de cet homme un véritable prisonnier, je ne la souhaite à personne, pas même à mon meilleur ami."

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M.G. avec AFP