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Irlande

L'Irlande du Nord relève son niveau d'alerte terroriste en prévision d'une visite de Joe Biden

Un véhicule de la police est stationné devant le Parlement d'Irlande du Nord, à Belfast le 8 avril 2021.

Un véhicule de la police est stationné devant le Parlement d'Irlande du Nord, à Belfast le 8 avril 2021. - PAUL FAITH / AFP

Malgré la baisse des violences en Irlande du Nord au cours des dernières décennies, des militants favorables à la réunification de toute l'Irlande continuent d'avoir recours au terrorisme. Le gouvernement britannique veut éviter tout incident pendant la visite de Joe Biden prévue pour les 25 ans de l'Accord du Vendredi saint, signé le 10 avril 1998.

Le niveau de la menace terroriste en Irlande du Nord a été relevé d'"important" à "grave" par les services de sécurité, a annoncé mardi le gouvernement britannique, peu avant une visite attendue du président américain Joe Biden et de l'ancien président Bill Cinton pour les 25 ans de l'accord de paix.

Annonçant ce relèvement, décidé par les services de renseignement intérieur, le gouvernement britannique souligne "l'augmentation du niveau de l'activité terroriste", faisant référence à la récente tentative de meurtre d'un policier.

Attaque "hautement probable"

Ce niveau signifie qu'une attaque est considérée comme "hautement probable", a précisé dans une déclaration écrite au Parlement le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, soulignant que le public doit rester "vigilant" sans pour autant s'"alarmer".

"Ces 25 dernières années, l'Irlande du Nord s'est transformée en une société pacifique", "toutefois, un petit nombre de gens restent déterminés à faire du mal à nos populations à travers des actes de violence aux motivations politiques", poursuit le texte.

Celui-ci évoque la tentative de meurtre dont a été victime le policier John Caldwell, qui s'est fait tirer dessus à plusieurs reprises le 22 février par deux hommes alors qu'il entraînait des enfants au football dans la ville d'Omagh (centre). Cette attaque, unanimement condamnée par les dirigeants politiques de la province britannique, est survenue peu avant les 25 ans de l'accord de paix, signé le 10 avril 1998, après trois décennies de conflit meurtrier qui ont fait 3.500 morts.

La police soupçonne la Nouvelle IRA, groupe républicain dissident, qui a reconnu sa responsabilité dans deux attaques ces dernières années. En avril 2021, une bombe avait été posée sous la voiture d'une policière devant son domicile.

Tensions en Irlande du Nord dans le contexte du Brexit

"L'avenir politique de l'Irlande du Nord repose sur la volonté démocratique du peuple et non les actions violentes de quelques uns", a déclaré Chris Heaton-Harris, "ensemble nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun retour de la violence du passé".

La province se trouve de surcroît à un moment politique délicat : si Londres et Bruxelles ont fini par trouver un accord sur les dispositions post-Brexit dans la province, les institutions politiques locales sont toujours paralysées en raison du boycott des unionistes du DUP, viscéralement attachés à l'appartenance de la province britannique au Royaume-Uni.

Le chef du DUP Jeffrey Donaldson a vu dans la décision du MI5 une "mauvaise nouvelle", exprimant dans un communiqué son espoir que la menace terroriste soit un jour levée. "Mais pour y parvenir, la population doit soutenir la police et montrer qu'il n'y a aucune place pour le terrorisme en Irlande du Nord en 2023", a-t-il ajouté.

La cheffe du parti républicain Sinn Fein Michelle O'Neill, amenée à devenir Première ministre de la province en cas de redémarrage des institutions locales, a quant à elle souligné sur Twitter qu'il n'y a "aucune place pour les groupes paramilitaires", "ils doivent partir".

G.G. avec AFP