BFMTV
Grèce

"On voyait le feu se rapprocher": des touristes français racontent la panique pour évacuer l'île de Rhodes

L'île grecque est en proie au feu depuis près d'une semaine. Plus de 30.000 personnes ont déjà été évacuées, soit "la plus grande opération d'évacuation jamais effectuée en Grèce".

Leurs vacances ont tourné au cauchemar. Plus de 30.000 habitants et touristes ont été évacués ce dimanche de l'île grecque de Rhodes, en proie aux flammes depuis mardi. Sur place se trouvent encore de nombreux Français qui passaient leurs vacances sur l'île et qui tentent de trouver au plus vite un vol de retour.

Camille, une jeune Française en vacances avec sa famille et un groupe de 200 Français, raconte à BFMTV avoir été évacuée trois fois avant de rejoindre l'aéroport au nord de Rhodes.

"Tout s'est passé en 24 heures, on a du longer les plages sud en marchant avec les valises, certains ont été pris en bateau, d'autres en bus, on a fait des arrêts dans des écoles mais en pleine nuit on a tous reçu une alerte sur notre téléphone pour évacuer" une troisième fois, raconte-t-elle sur notre antenne.

"Les gens étaient en panique"

Au moment de ce troisième départ en pleine nuit, elle explique que la panique a envahi les touristes.

"Les gens étaient en panique car on voyait le feu se rapprocher dangereusement à l'horizon, les gens voulaient absolument monter dans les bateaux et bus", confie la jeune femme dont la famille a été séparée au moment de l'évacuation.

Si samedi était officiellement le dernier jour de vacances de la famille, impossible pour elle de rentrer en France comme prévu. Son vol a été annulé et aucun autre n'était à ce stade organisé pour la rapatrier.

7 kilomètres à pieds sous 40°C

Même expérience pour Natalia, venue en vacances avec ses proches sur l'île. Elle raconte à TF1 avoir vu le personnel de son hôtel "commencer à paniquer" avant d'entendre des sirènes et qu'on leur demande d'évacuer. Commence alors le même périple que Camille, à longer les plages avec leurs bagages pendant sept kilomètres et sous 40°C.

"Ceux qui ont souffert le plus c'était les personnes âgées, les mamans, les enfants en bas âge qui étaient rouge vif à cause de la chaleur", témoigne son mari.

Si Natalia évoque "l'angoisse" comme premier sentiment, elle indique que c'est "la montée d'adrénaline" qui a pris le relais. "Il fallait évacuer, sauver sa peau". Avec sa famille, ils ont passé deux nuits à l'aéroport et sont toujours dans l'attente d'un vol.

"On espère voir la lumière d'ici quelques jours"

Hugo aussi a vu les feux progresser et "les Canadair passer au-dessus" son hôtel. Il s'était "préparé psychologiquement" à évacuer, a préparé toutes ses valises et a rejoint l'aéroport dès samedi. Dimanche, il racontait sur notre antenne être toujours en train de patienter avant de pouvoir monter dans un avion.

Quant aux locaux, ils espèrent que la situation évoluera positivement très rapidement.

"On espère voir la lumière d'ici à quelques jours, que tout cet enfer se termine, on est toujours dans l'inquiétude", déplore Despina Kokkinou, une habitante de l'île, au micro de BFMTV.

Si elle partage la colère des habitants face à des autorités qui n'ont pas pris ces feux "au sérieux", elle souligne surtout la solidarité qui s'est mise en place pour évacuer les plus fragiles.

La Grèce est frappée depuis dix jours par une canicule qui s'est accentuée ce week-end avec des températures de plus de 46°C localement. L'incendie de Rhodes a été attisé par des vents violents alors que dimanche, selon les services nationaux météorologiques EMY, le thermomètre affichait 36°C.

Emilie Roussey