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"On voit les Canadair passer au-dessus de notre hôtel": un Français en Grèce raconte les incendies

En vacances en Grèce, Hugo a été témoin de la progression des incendies qui ravagent l'île de Rhodes. Il confie s'être préparé à devoir évacuer à tout moment.

Des vacances bien loin de celles attendues. Hugo, un Français qui a passé une semaine en Grèce, raconte à BFMTV les incendies qui ravagent actuellement l'île de Rhodes et dont il a été témoin. Des milliers de personnes ont dû être évacuées.

"Depuis mardi, on voit des feux qui progressent avec des Canadair qui sont toujours plus importants. On voit les Canadair passer au-dessus de notre hôtel", raconte-t-il samedi à notre antenne depuis un aéroport situé en Grèce où il attend son vol retour.

Un violent incendie fait rage depuis six jours d'affilée sur l'île de Rhodes ce dimanche. Les secours ont évacué environ 2000 personnes, soit mené "la plus grande opération d'évacuation jamais effectuée en Grèce". Au total, quelque 30.000 personnes ont dû quitter samedi leurs habitations ou hôtels en raison du feu.

"Tout s'accélère"

"Depuis deux jours, tout s'accélère. On voit la fumée de plus en plus importante, on voit les Canadair qui passent de plus en plus régulièrement", souligne Hugo à notre micro.

"On reçoit des alertes sur notre téléphone. Aujourd'hui, on en a reçu trois pour nous dire que si on habite dans telle ou telle ville, il fallait évacuer en direction de villes aux alentours", explique-t-il.

"En plus de tout ça, on a des coupures d'électricité. Aujourd'hui, pour se rendre à l'aéroport, beaucoup de feux étaient éteints, on n'avait pas forcément de Wi-Fi à l'hôtel, il coupait sans arrêt et l'électricité, c'était la même chose", développe-t-il.

Des locaux "un peu affolés"

Arrivé samedi 15 en Grèce pour une semaine de vacances, Hugo explique avoir dû rapidement adapter ses visites et déplacements sur l'île de Rhodes en fonction des incendies. "On essayait de se renseigner auprès des locaux pour savoir où (le feu) était", explique-t-il.

Pour autant, le jeune vacancier ne s'inquiète pas au début, tout comme les Grecs habitants sur l'île. "Au départ, ils pensaient qu'il était canalisé très rapidement et au final, dans les deux derniers jours, ça s'est intensifié très fortement", se souvient-il.

Mais leur état d'esprit change, à mesure que les flammes progressent. "On voyait les Canadair, les locaux qui étaient un peu affolés", raconte-t-il.

Une "atmosphère assez pesante"

S'il ne dit pas avoir été stressé, Hugo indique avoir été vigilant. "Je m’étais préparé psychologiquement, toutes les valises, le soir, étaient bouclées à l’hôtel et s’il fallait partir, on partait en vitesse", assure-t-il.

"Pour les gens qui n’avaient pas de voiture ou qui n’étaient pas préparés à partir ça a pu être catastrophique", dit-il.

L'incendie sur l'île de Rhodes, juillet 2023
L'incendie sur l'île de Rhodes, juillet 2023 © EUROKINISSI / AFP

Samedi, il se rend à l'aéroport pour tenter de revenir en France. "Sur le trajet, c’était tendu", assure-t-il. "On voyait beaucoup de voitures de police, de militaires, on entendait des sirènes de pompiers au loin", se souvient-il, évoquant une "atmosphère assez pesante".

En arrivant à l'aéroport, Hugo constate que nombre de voyageurs arrivent avec des serviettes, comme directement venus de la plage. "Des familles évacuées arrivent directement à l'aéroport, chose qu'on ne pensait pas voir cette année", lâche-t-il.

Et les mésaventures d'Hugo ne sont pas terminées. De nombreux vols étant retardés ou suspendus, il assure ne pas savoir quand il va pouvoir repartir.

Juliette Desmonceaux