BFMTV
Grèce

Grèce: Alexis Tsipras remporte son pari électoral

En remportant plus de 35% des suffrages, Syriza sort grand gagnant des élections législatives qui se sont déroulées ce week-end en Grèce. Le Premier ministre sortant va retrouver son fauteuil dès lundi, en ayant déjà réussi à former un nouveau gouvernement de coalition.

Les Grecs, malgré une forte abstention avoisinant les 44%, ont décidé de donner une seconde chance à Alexis Tsipras. Le leader du parti de gauche Syriza qui devrait retrouver son fauteuil de Premier ministre dès lundi a d'ores et déjà au soir des élections annoncé être en train de former un gouvernement de coalition. Conforté, débarrassé de son aile gauche, celui qui voulait envoyer "un message pour l'Europe" va devoir désormais répondre aux attentes des créanciers et mettre en place une série de réformes.

> Une victoire sans tâche

Syriza a remporté plus de 35% des voix lors de ces législatives anticipées qui se déroulaient ce week-end en Grèce. Le Premier ministre avait annoncé sa démission le 20 août dernier pour donner la possibilité au "peuple" de dire s'il "approuve l'accord ou non" trouver avec l'Europe. Malgré une abstention à 44%, le leader de Syriza a remporté ce pari, en égalant presque son score de janvier dernier qui l'avait hissé à la tête du pays. 

> Une position renforcée

Ces élections ont permis à Alexis Tsipras de sortir renforcé face à ses adversaires. Le parti de droite, Nouvelle Démocratie, emmené par Vangelis Meïmarakis, en obtenant un peu plus de 28% des votes, se voit devancer de sept points. A la faveur de la crise des migrants, le parti néonazi, Aube dorée, confortait sa place de troisième parti de Grèce en recueillant un peu moins de 7% des suffrages.

Surtout Syriza a pu s'allier, pour former un nouveau gouvernement de coalition, aux Indépendants (ANEL), dont la plupart des observateurs ne prédisaient même pas leur entrée au Parlement. Une composition annoncée au soir même des élections. Le leader de 41 ans se retrouve ainsi débarrassé de son aile gauche, dont la formation Unité populaire n'a pas réussi à décrocher dimanche des sièges de députés.

> Ce qui attend le gouvernement

Tout d'abord Alexis Tsipras va devoir négocier avec les créanciers de la Grèce en vue de la première évaluation des progrès faites par la Grèce sur les réformes. Un premier examen dont une issue positive est nécessaire pour débloquer la première tranche du plan d'aide de 86 milliards d'euros accordé à la Grèce. Cette première évaluation doit avoir lieu courant octobre. Alexis Tsipras abordera ensuite le sujet de la renégociation de la dette grecque dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle est trop élevée (175% du PIB). Mais en revanche les avis divergent sur les solutions à adopter pour réduire le fardeau. En parallèle, le Premier ministre devra également mener à bien la recapitalisation des banques grecques qui ont vu leur dépôt fondre comme neige au soleil. 25 milliards sur les 86 milliards du plan d'aide sont dévolus aux établissements grecs.

J.C.