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Espagne

Saint-Jacques-de-Compostelle: le train a déraillé à 153 km/h

Le conducteur du train accidenté à Saint-Jacques-de-Compostelle parlait au téléphone

Le conducteur du train accidenté à Saint-Jacques-de-Compostelle parlait au téléphone - -

Le conducteur du train accidenté à Saint-Jacques-de-Compostelle parlait au téléphone avec un membre du personnel de la Renfe au moment du déraillement.

Le train accidenté le 24 juillet à Saint-Jacques de Compostelle roulait à 153 kilomètres par heure au moment où il a déraillé, faisant 79 morts, annonce mardi le tribunal supérieur de justice de Galice après analyse des premières informations fournies par les boîtes noires.

"Dans les kilomètres ayant précédé le lieu de l'accident, le train roulait à 192 kilomètres heure", ajoute le tribunal dans un communiqué, indiquant "qu'un frein avait été activé quelques secondes avant l'accident". Le virage était pourtant limité à 80 km/h. 

Mais la ligne à grande vitesse, sur laquelle est survenu l'accident, n'est pas équipée, sur ce tronçon à vitesse réduite, de système automatique de freinage.

Au téléphone avec un membre du personnel de la Renfe

Selon l'enregistrement audio des boîtes noires, "le conducteur, au moment de l'accident, parlait au téléphone avec un membre du personnel de la Renfe, la compagnie de chemin de fer espagnole, qui semble être un contrôleur". Le conducteur semblait alors consulter un plan "ou un document similaire en papier", selon un communiqué du tribunal.

"Quelques minutes avant que le train ne quitte la voie, il a reçu un appel sur son téléphone professionnel pour lui indiquer le chemin que devait suivre le train en arrivant à El Ferrol", sa destination finale, révèlent encore les boîtes noires.

Les enquêteurs chargés de faire la lumière sur les circonstances du déraillement du train de Saint-Jacques-de-Compostelle ouvrent les boîtes noires pour avoir accès aux informations enregistrées par le système de surveillance interne.

Le chauffeur avait alerté sa hiérarchie

"Lui-même avait dit qu'il est incroyable qu'on ne contrôle pas la vitesse à cet endroit, qu'on ne pouvait pas passer de 200 km/h à 80 km/h directement, sans aucune supervision d'aucun système de sécurité", déclare Rafael Rico, porte-parole du syndicat de conducteurs de trains Semaf en Galice.

"Les agents de conduite le savent et lui-même l'avait dit à son supérieur, que ce n'était pas possible d'accepter cela. Il nous l'a dit le jour suivant l'accident, quand il était à l'hôpital. Il a dit que c'est un endroit où tout le monde savait que c'était difficile de circuler", ajoute Rafael Rico.

Le conducteur du train, Francisco José Garzon Amo, âgé de 52 ans, a été mis en examen dimanche pour "79 faits d'homicide par imprudence" par le juge d'instruction Luis Alaez. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.

L. B. avec AFP