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Catalogne: Puigdemont hésite à rentrer en Espagne

Le chef destitué de l'exécutif catalan, Carles Puigdemont.

Le chef destitué de l'exécutif catalan, Carles Puigdemont. - AFP

Le président catalan destitué pèse le pour et le contre, après la victoire électorale du camp indépendantiste qui souhaite désormais former un gouvernement.

Partir ou rester? Carles Puigdemont est face à un dilemme. Le président catalan destitué, dont le camp indépendantiste a gagné les élections du 21 décembre, n'a pas encore décidé s'il restait à Bruxelles ou s'il rentrait en Espagne. 

Interrogé sur cette question, son avocat en Catalogne a répondu: "en principe oui [il est disposé à rentrer], mais mon conseil c'est d'évaluer la situation car au moment où il reviendrait ici, il serait arrêté". "Il faut mesurer si cela vaut la peine, s'il peut faire davantage dedans que dehors, il est évident que s'il vient et est emprisonné, cela génère (...) un conflit politique très important", a ajouté Me Jaume Alonso-Cuevillas au micro de Catalunya radio. "C'est une décision politique qu'il faudra prendre dans les prochains jours", a-t-il ajouté.

"Nous étudions tous les scénarios", a simplement confirmé la directrice de campagne du parti de Carles Puigdemont, Elsa Artadi, interrogée sur ce point samedi à Bruxelles par la radio catalane Rac1.

Rajoy ne baisse pas sa garde

Le dirigeant indépendantiste a maintes fois affirmé sa volonté de rétablir son gouvernement destitué par Madrid, ce qui semble compromis, certains membres ayant été placés en détention provisoire pour "rébellion" et "sédition" en Espagne, d'autres ayant choisi de s'exiler.

Elsa Artadi a insisté sur l'idée que la victoire des sécessionnistes - avec 47,5% des voix mais une majorité absolue en sièges - était celle de "tous" les partis indépendantistes qui allaient devoir parler pour la formation d'un gouvernement à Barcelone. Elle souhaite également "un dialogue avec le gouvernement espagnol" de Mariano Rajoy.

Ce dernier a d'ores et déjà prévenu que le prochain gouvernement catalan serait "soumis à l'empire de la loi". Une façon de sous-entendre qu'il n'hésiterait pas à recourir à nouveau à l'article 155 de la Constitution, utilisé pour la première fois le 27 octobre pour placer la région sous tutelle, destituer le gouvernement catalan et dissoudre le parlement régional qui venait de proclamer l'indépendance.

A. K. avec AFP