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Catalogne: en l'absence des opposants, le parlement vote largement une résolution d'indépendance

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Les députés qui s'opposent à une déclaration d'indépendance n'ont pas participé au vote. Madrid a déjà réagi alors que le Sénat espagnol doit voter dans l'après-midi la mise sous tutelle de la Catalogne.

Une opposition qui a déserté les bancs du parlement, un vote à bulletin secret, menaces de poursuites pénales... C'est dans une tension extrême que les parlementaires catalans se sont prononcés sur la résolution déclarant l'indépendance présentée par les séparatistes. Une résolution illégale, le Parlement catalan n'étant pas habilité à se prononcer sur une telle déclaration.

"Nous sommes une nation, avec une langue et une culture, vive la Catalogne", s'est félicité Carles Puigdemont, le président catalan, assurant vivre "un jour historique".

En l'absence des députés du Parti populaire, du Parti socialiste et des centristes du Ciudadanos, qui s'opposent à l'indépendance, le parlement catalan a logiquement voté en faveur de cette résolution qui précise que la Catalogne devient un "Etat indépendant prenant la forme d'une République". 70 députés ont voté pour, dix contre et deux ont voté blanc. Au terme du scrutin, les parlementaires ont entonné l'hymne indépendantiste. Un vote accueilli par les acclamations des Catalans réunis à l'extérieur du parlement.

Mise sous tutelle

Concrètement, ce vote ne signifie pas que la Catalogne est désormais indépendante mais elle engage un processus. "Oui nous avons gagné la liberté de construire notre pays", a assuré Oriol Junqueras, le numéro 2 du gouvernement catalan. Parmi les mesures qui figurent dans le texte, elle demande à l'exécutif catalan de négocier sa reconnaissance à l'étranger, alors qu'aucun Etat n'a manifesté son soutien aux indépendantistes. L'Espagne reste "la seule interlocutrice" de l'Union européenne, a d'ailleurs assuré Donald Tusk, le président du Conseil européen.

La réaction de Madrid à ce vote ne s'est pas fait attendre. Quelques minutes après, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a assuré que "l'Etat de droit restaurera la légalité en Catalogne". Alors qu'un conseil des ministres exceptionnel a été convoqué à 18 heures, le Sénat a autorisé, vendredi après-midi, l'utilisation de l'article 155 de la Constitution qui permet la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement espagnol. Cette mise sous tutelle va permettre à Madrid de destituer le président catalan, Carles Puigdemont, de suspendre le parlement catalan, de convoquer de nouvelles élections régionales et de prendre le contrôle des télévisions locales.

"Soyez sûrs que nous serons à la hauteur des circonstances", a promis Mariano Rajoy.

En réponse, Carles Puigdemont a appelé les Catalans à rester "sur le terrain de la paix et du civisme". "Nous sommes à un moment où nous devons maintenir la paix, le civisme et la dignité", a-t-il appelé de ses voeux.

J.C.