Attentats en Espagne: le mystérieux parcours des terroristes en France

INFO BFMTV - Deux membres de la cellule jihadiste, qui a attaqué Barcelone et Cambrils, dont Younès Abouyaaqoub, l'auteur présumé de l'attaque des Ramblas, ont fait un aller-retour "express" à Paris le week-end précédent les attentats.

L'enquête avance sur les attentats en Espagne et le parcours des assaillants se précise. Selon nos informations, deux membres de la cellule jihadiste, composée de douze terroristes, qui a sévi à Barcelone et Cambrils jeudi dernier, sont venus à Paris le week-end précédent les attaques. Ils ont effectué un aller-retour "extrêmement rapide" entre la Catalogne et la France, a d'ailleurs confirmé ce mardi Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur sur BFMTV et RMC.

Le week-end du 12 et 13 août, Younès Abouyaaqoub, l'auteur présumé de l'attentat des Ramblas, et un autre terroriste, se sont rendus à Paris à bord de l'Audi A3 qui a servi à l'attentat de Cambrils. Le véhicule, immatriculé en Espagne, a d'ailleurs été flashé en Essonne à leur arrivée en région parisienne, comme le confirmait lundi une source proche de l'enquête à BFMTV. Les hommes de cette cellule ont passé la nuit dans un hôtel de la région parisienne avant de se rendre dans la capitale pour effectuer des achats dans un grand magasin.

Younès Abouyaaqoub à bord de l'Audi

Les enquêteurs sont par ailleurs désormais certains que les deux hommes n'ont pas dépassé la capitale française et ne se sont pas rendus en Belgique, notamment, lors de ce week-end. Après avoir réalisé leurs achats, Younès Abouyaaqoub et son complice sont repartis vers la Catalogne en passant, notamment, par le Puy-de-Dôme et l'Aube où la plaque d'immatriculation du véhicule a été lue. Un parcours classique pour rejoindre l'Espagne.

Une connexion entre Bruxelles et les attentats en Espagne a pourtant été établie au lendemain des attentats. L'imam de Ripoll, commune d'où sont originaires les terroristes, qui est lui-même décédé dans l'explosion d'une maison qui servait de laboratoire aux jihadistes, a séjourné entre janvier et mars 2016 dans la commune de Machelen, dans la banlieue de la capitale belge.

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Cellule "exclusivement" espagnole

Ces nouveaux éléments confirmant la présence de certains des terroristes de Barcelone et Cambrils en France ne permettent toutefois pas d'établir de liens ou de ramifications avec des réseaux jihadistes français. "Au départ, on ne connaissait pas cette cellule qui était exclusivement espagnole", a précisé le ministre de l'Intérieur. Le nom de l'imam de Ripoll n'était pas non plus connu des services de renseignement français.

La voiture, une Audi A3, qui n'a ni été volée, ni louée, a ensuite servi aux jihadistes pour l'attaque dans la station balnéaire de Cambrils, à 120 kilomètres au sud de Barcelone. Cinq hommes avaient pris place dans le véhicule qui a foncé sur plusieurs personnes avant de percuter une patrouille des Mossos d'Esquadra, la police catalane. Cinq terroristes en étaient alors sortis, munis de fausses ceintures explosives, et tuant un piéton à l'arme blanche. Ils avaient été abattus.

Justine Chevalier avec Alexandra Gonzalez et Cécile Ollivier