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Civils fusillés, Zelensky déçu par Macron... La situation au 49e jour de l'invasion russe en Ukraine

Volodymyr Zelensky, le mercredi 6 avril 2022

Volodymyr Zelensky, le mercredi 6 avril 2022 - PRESIDENCE UKRAINIENNE / AFP

Les exactions commises par l'armée russe font débat auprès des Occidentaux, alors que Joe Biden n'hésite plus à parler de génocide, ce qui cause la colère du Kremlin.

Alors que le 50ème jour de guerre en Ukraine approche, des frappes russes continuent de toucher des zones peuplées par les civils. Pendant ce temps, les autorités ukrainiennes donnent un aperçu de ce que pourraient être les pertes de Moscou dans le conflit.

• Une nouvelle journée meurtrière pour les civils

Les autorités ukrainiennes ont dénoncé ce mercredi des nouveaux actes de la Russie qui pourraient correspondre à des crimes de guerre. Dans la région de Kherson, dans le sud du pays, sept personnes ont été fusillées d'après le parquet général ukrainien. "Ayant l'intention de dissimuler le crime, les occupants ont fait exploser la maison où se trouvaient les corps des personnes fusillées", ont dénoncé les autorités.

À Kharkiv, au nord-est de l'Ukraine, des bombardements entraînent également de nombreux morts. Mercredi, aux alentours de midi, le gouverneur de la région a assuré que sept personnes civiles ont été tués par des frappes, et que 22 autres ont été blessées en 24 heures. Plus tard dans la journée, de nouvelles frappes ont fait quatre morts et au moins dix blessés, toujours d'après le gouverneur.

• Les corps de plus de 1500 soldats russes dans les morgues de Dnipro

Le maire-adjoint de la ville de Dnipro, à l'est de l'Ukraine a assuré que plus de 1500 soldats russes se trouvaient dans des morgues sur place.

"Ils reposent dans les réfrigérateurs des morgues", a-t-il déclaré dans une interview au média en langue russe Nastoïachtchee Vremia, affirmant espérer que des "mères russes puissent venir chercher leurs fils". "Quoi qu'on en pense, ce sont les enfants de quelqu'un. Leurs mères les ont élevés (...), elles les ont aimés, elles les ont emmenés à l'école le 1er septembre", jour de la rentrée scolaire en Russie, a-t-il poursuivi.

Ce chiffre, très important, contraste avec les données fournies par la Russie sur ses pertes dans l'invasion en Ukraine. Ainsi, le dernier bilan officiel publié le 29 mars dernier, fait état de 1351 morts au total et de 3825 blessés.

• "L'Ukraine est une scène de crime" selon le procureur de la Cour pénale internationale

Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré que l'Ukraine est actuellement "une scène de crime".

"Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis. Nous devons transpercer le brouillard de la guerre pour parvenir à la vérité", a-t-il déclaré en déplacement à Kiev pour rencontrer la procureure générale d'Ukraine.

La CPI a ouvert une enquête sur les crimes de guerre commis en Ukraine alors que 41 États en ont fait la demande, dont la France. Kiev, de son côté, a annoncé que des investigations pour 5000 cas étaient déjà lancées.

• Le Kremlin juge "inacceptable" que Biden accuse Poutine de génocide

Alors que Joe Biden avait qualifié de "génocide" les exactions commises par la Russie en Ukraine, le Kremlin a fait part de sa désapprobation.

"Notre désaccord est catégorique et nous considérons que de telles tentatives de déformer la réalité sont inacceptables, d'autant plus qu'elles viennent du président des États-Unis, pays dont les agissements dans l'histoire récente sont bien connus", a commenté Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

À noter que ce mercredi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a emboîté le pas de son homologue américain, puisqu'il a lui aussi utilisé le terme de génocide pour dénoncer les actions russes.

• Pour Zelensky, le refus de Macron de dénoncer un "génocide" en Ukraine est "très blessant"

Face aux récentes déclarations de Joe Biden, Emmanuel Macron se veut prudent. "C'est une folie ce qui est en train de se passer, c'est d'une brutalité inouïe (...) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l'escalade des mots serve la cause", a-t-il déclaré ce mercredi.

Une sortie qui n'a pas été appréciée par Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a en effet estimé que ce refus d'utiliser le mot "génocide" de la part d'Emmanuel Macron est "très blessant.

"Je ferai de mon mieux pour discuter de cette question avec monsieur Macron aujourd'hui. Si ce n'est pas le cas, alors demain, quand il trouvera le temps", a-t-il ajouté.
Anthony Audureau avec AFP