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"C'est un criminel de guerre": la Première ministre estonienne ne comprend pas que des dirigeants appellent Poutine

Kaja Kallas, Première ministre d'Estonie.

Kaja Kallas, Première ministre d'Estonie. - RAIGO PAJULA © 2019 AFP

Au moment d'une table-ronde géopolitique en Estonie, Kaja Kallas, la Première ministre du pays, a fait part la semaine dernière de de son agacement face aux leaders européens qui continuent d'appeler Vladimir Poutine, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.

"Il est un criminel de guerre". Kaja Kallas, la Première ministre d'Estonie, n'a récemment pas caché sa surprise, et son léger agacement, face aux leaders européens qui continuent d'appeler Vladimir Poutine pour négocier avec lui depuis le début de l'invasion en Ukraine.

Vendredi, lors d'une table-ronde de la conférence Lennart Meri consacrée au rôle de l'Europe post-Guerre froide et au conflit ukrainien, le diplomate américain Daniel Fried a expliqué qu'il ne s'opposait pas au fait qu'Emmanuel Macron et Olaf Scholz gardent contact avec le chef du Kremlin, tant que des sanctions sont également prises. Une position que ne partage pas Kaja Kallas, présente à ses côtés, comme l'atteste la retransmission de la conférence sur Youtube.

"Je suis avocate de profession. Je me suis renseignée sur la définition des crimes de guerre, et sur celle de génocide. Il s'agit de la volonté de se débarrasser d'une partie d'une nation ou de toute une nation. Vladimir Poutine a fait part de ce souhait, de ces intentions. Il est un criminel de guerre. Si vous dîtes que les discussions ne produisent aucun résultat, alors pourquoi lui parler? Je ne suis pas dans sa tête, mais si tout le monde l'appelle, il ne comprend pas qu'il est isolé. Si on veut lui faire passer le message, il ne faut pas l'appeler", a-t-elle affirmé.

Nombreux appels

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février dernier, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont appelé à de nombreuses reprises Vladimir Poutine. Ils ont exigé début mars un "cessez-le-feu immédiat", demandé la fin du siège de Marioupol mi-mars, ou encore rappelé au chef du Kremlin la responsabilité de la Russie dans l'approvisionnement alimentaire mondial.

Le 3 mai marque le dernier appel en date entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, au cours duquel le chef de l'État "a souligné à nouveau l’extrême gravité des conséquences de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine", précise la présidence de la République.

Clément Boutin Journaliste BFMTV