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Belgique

Bruxelles: le frère de Najim Laachraoui "condamne fermement" les attentats

Mourad Laachraoui, athlète belge de haut niveau, a tenu une conférence de presse pour expliquer que ni lui, ni sa famille, n'était au courant des projets terroristes de son frère. Il n'avait plus de contact avec Najim, identifié comme le 2e kamikaze de l'aéroport de Bruxelles, depuis 2013.

Une conférence de presse d'une vingtaine de minutes pour éviter les amalgames. Mourad Laachraoui, le frère du deuxième kamikaze de l'aéroport de Zaventem, s'est exprimé devant les médias pour assurer que ni lui, ni sa famille n'était au courant de l'implication de Najim dans les attentats de Bruxelles et certainement ceux de Paris. 

"Il condamne fermement et sans équivoque les agissements de son frère, a explique, en préambule, l'avocat de Mourad Laachraoui. Mourad, et sa famille, sont effondrés d’apprendre que Najim est l’auteur d’une telle barbarie qu’ils n’avaient pas soupçonné. Il vit une période très difficile. Mourad n’est pas responsable des agissements de son frère. Il est honteux et malheureux."

A l'occasion de cette déclaration unique, visant à déloger les journalistes de devant son domicile, Mourad Laachraoui, athlète belge de haut niveau âgé de 20 ans, s'est dit "triste", "accablé" ou "touché" par les événements tragiques qui se sont déroulés mardi à Bruxelles. "Je ne pouvais pas croire que c'était lui, mais on ne choisit pas sa famille", raconte-t-il, fataliste et avec distance. Lui qui a suivi un tout autre parcours.

"Je ne suis pas psychologue"

Interrogé ensuite sur son frère, il décrit un Najim Laachraoui jeune comme "gentil" et "surtout intelligent". "Il était comme tous les frères", poursuit l'athlète, plus jeune de quatre ans. Selon lui, celui qui est soupçonné d'être l'artificier des attentats de Paris était "croyant et pratiquant", avec qui il s'entendait bien, avant son départ en Syrie en 2013. A cette période, l'apprenti jihadiste passe un dernier appel à sa famille. Ensuite silence radio.

"Je n'ai pas remarqué de changements, insiste Mourad Laachraoui. Concernant la radicalisation de son frère, il n'a "aucune idée". "Je ne suis pas psychologue", tacle-t-il alors, dans des réponses sucinctes.

"Ce n’est pas le seul ici, il y en a une centaine voir 200 personnes à Bruxelles qui sont parties", tente-t-il d'avancer. S'il ne savait pas que Najim Laachraoui, 24 ans, était rentré en Belgique, il ne l'a pas non plus reconnu sur les photos de son frère diffusées dans les médias. Au lendemain du 13 novembre, la police est venue perquisitionner le domicile des parents des frères Laachraoui, le seul événement reliant alors, dans leur esprit, Najim à un projet terroriste.

Le sportif, qui a représenté son pays lors des derniers Mondiaux de taekwondo, assure même ne pas être sûr que son frère soit mort, n'ayant eu aucun lien avec la police ou les autorités depuis mardi et les attentats de Bruxelles. "Je l'ai cherché mais je ne l'ai pas trouvé", concède-t-il avant d'apporter sa "compassion" aux victimes. Et aujourd'hui, il conclut: "C’est fini, je n’ai pas besoin de comprendre, j’ai envie de tourner la page, ce qui est fait est fait."

Justine Chevalier