BFMTV
Belgique

Najim Laachraoui, de l’école catholique au jihad

Najim Laachraoui, appréhendé par les forces de l'ordre, est un proche de Salah Abdeslam suspecté d'avoir participé aux attentats qui ont frappé Bruxelles le 23 mars.

Najim Laachraoui, appréhendé par les forces de l'ordre, est un proche de Salah Abdeslam suspecté d'avoir participé aux attentats qui ont frappé Bruxelles le 23 mars. - BFMTV

Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem, avait eu un parcours d'étudiant classique, passant même par une école catholique. Depuis 2013 et son départ en Syrie, sa famille n'avait plus de nouvelles. 

En quelques années, Najim Laachraoui est passé de "bon élève, sans problème" à kamikaze. Mardi, le jeune homme de 24 s’est fait exploser à l’aéroport de Zaventem. Son ADN est également apparu dans l’enquête sur les attentats de Paris, dans une planque des terroristes et sur plusieurs ceintures d'explosifs. 

Un parcours que ne comprend pas Veronica Pellegrini, la directrice de l'Institut de la Sainte-Famille d'Helmet, un établissement catholique de Schaerbeek, où Najim Laachraoui avait étudié. "Je ne sais pas ce qui a pu arriver", "c'était un bon élève, sans aucun problème disciplinaire. Il n'a jamais redoublé, il a eu un parcours tout à fait classique", a-t-elle confié à l'AFP. 

En 2009, il avait été diplômé de l'équivalent du bac. En 2012, son nom apparaît dans une revue trimestrielle d'anciens élèves de l'Institut de la Sainte-Famille, comme étant en "1ère année baccalauréat en électromécanique"

Un frère sportif représentant la Belgique

D'après le parquet belge, il aurait rejoint la Syrie en février 2013. Depuis cette date, sa famille n'aurait plus eu de contact avec lui. C'est ce qu'a tenu à préciser son frère âgé de 20 ans lors d'une conférence de presse jeudi. Alors que Najim Laachraoui se radicalisait, son frère Mourad prenait un tout autre parcours. Athlète de haut niveau en taekwondo, Mourad Laachraoui a représenté la Belgique aux mondiaux de l'an dernier et terminé cinquième de sa catégorie.

C'était "un garçon gentil et surtout intelligent, c'est ce que je retiens de lui", a dit le jeune homme devant la presse. "Je me suis senti mal, apeuré, attristé par ce qui s'est passé", a ajouté Mourad, décrivant un frère avec qui il "s'entendait bien" sans pouvoir expliquer sa radicalisation. 

Condamné le mois dernier à Bruxelles

Identifié comme ayant le profil d'un relais de l'organisation Etat islamique il est jugé en son absence le mois dernier à Bruxelles, dans le procès d'une filière de recrutement de combattants par l'EI. Une peine de 15 ans de prison a été requise à son encontre le 29 février pour avoir accueilli des combattants en Syrie

Pour les autorités, sa trace a été relancée le 9 septembre 2015, deux mois avant les attentats de Paris. Sous sa fausse identité de Soufiane Kayal, il est contrôlé à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et de Mohamed Belkaïd tué le 15 mars lors d'une perquisition dans la commune bruxelloise de Forest. C'est aussi sous son faux nom qu'il a loué la planque d'Auvelais, qui a servi aux terroristes de Paris. 

Les enquêteurs s'interrogent sur son rôle exact dans ces attentats. Il pourrait avoir été l'artificier des terroristes, une piste cohérente avec la présence de son ADN retrouvé sur plusieurs ceintures d'explosifs. 

C. B avec AFP