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Belgique

Attentats: les Bruxellois dans la rue "contre la haine"

Des centaines de Bruxellois sont descendus dans la rue ce dimanche pour dire "non" au terrorisme.

Des centaines de Bruxellois sont descendus dans la rue ce dimanche pour dire "non" au terrorisme. - Nicolas Maeterlinck - Belga - AFP

Annulée le 27 mars par mesure de sécurité, la marche contre la haine prévue à Bruxelles après les attaques du 22 mars, s'est finalement tenue ce dimanche. Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue pour rendre hommages aux victimes des attentats, et dire "non" au terrorisme.

Trois semaines après les attaques, les Bruxellois dans la rue pour dire "non" au terrorisme. Quelque 7.000 personnes ont rendu hommage, ce dimanche, dans les rues de Bruxelles aux 32 morts des attentats du 22 mars, lors d'"une marche contre la terreur et la haine" à l'appel d'un collectif d'organisations citoyennes, selon la police locale.

"Recueillement et compassion"

"Quand des concitoyens, civils, sans aucune défense, sont abattus lâchement, c'est tous les citoyens qui doivent se lever pour exprimer leur dégoût et leur solidarité", a déclaré Hassan Bousetta, un élu socialiste de Liège, à la tête d'une des associations organisatrices. "Ce n'est pas une manifestation avec un message politique militant, c'est d'abord un recueillement, un message de compassion envers les victimes et un moment de communion citoyenne", a-t-il ajouté.

Le cortège principal s'est lancé peu après 14 heures de la Gare du Nord avant d'être rejoint par un autre parti de la commune sensible de Molenbeek, fort d'un millier de marcheurs, et de prendre la direction du centre-ville. "Daesh casse toi, Bruxelles n'est pas à toi!", s'époumonnait une poignée de gamins à la tête du cortège molenbeekois, fustigeant l'organisation jihadiste. En milieu d'après-midi, la foule semblait cependant bien en deça des 15.000 participants escomptés par les organisateurs, selon les médias belges.

Représentants des cultes

Les premiers rangs du cortège étaient réservés aux familles des victimes, suivies par les représentants des différentes communautés religieuses. Des représentants de tous les cultes étaient visibles, en particulier musulmans avec le slogan "L'amour est ma religion et ma foi".

Le rassemblement doit se conclure en fin d'après-midi place Fontainas par des prises de parole de proches de victimes, de secouristes et d'employés de l'aéroport de Bruxelles, frappé par un double attentat suicide.

Cette marche, issue d'une initiative citoyenne relayée par plus d'une centaine d'associations, via notamment les réseaux sociaux, devait initialement se tenir le 27 mars, cinq jours après les attentats. Mais elle avait été annulée, les autorités craignant alors pour la sécurité des participants.

Des représentants des cultes étaient présents dans le cortège.
Des représentants des cultes étaient présents dans le cortège. © Nicolas Maeterlinck - Belga - AFP

Des familles de victimes reçues par le Premier ministre

Après la marche, le Premier ministre Charles Michel doit recevoir des organisateurs et des familles de victimes à sa résidence officielle. Le gouvernement avait décidé vendredi en conseil des ministres "de ne pas récupérer politiquement une initiative citoyenne", avait fait savoir une source gouvernementale.

La marche survient dans un climat de polémique au lendemain de déclarations controversées du ministre de l'Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon, qui a affirmé que la politique d'intégration des étrangers en Belgique avait échoué, y voyant pour preuve le fait qu'"une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l'occasion des attentats".

Les attentats perpétrés par trois kamikazes à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans une station de métro de la capitale belge, ont fait 32 morts au total et plus de 300 blessés. Une autre bombe qui devait exploser à l'aéroport avait été neutralisée ce jour-là et celui qui la transportait, Mohamed Abrini, a été arrêté le 8 avril à Bruxelles.

A.S. avec AFP