Attentat à Bruxelles: Schaerbeek, une commune "très touchée par le recrutement jihadiste"

Le spécialiste de la mouvance jihadiste Hugo Micheron a rappelé ce mardi sur BFMTV-RMC que la commune de Schaerbeek, où a été interpellé le suspect de l'attaque qui a fait deux morts et un blessé lundi soir à Bruxelles, est témoin de nombreux départs vers le jihad en Syrie et en Irak.

Une commune de l'agglomération bruxelloise dont le nom a souvent été associé au jihadisme. Un suspect a été arrêté ce mardi matin dans l'enquête sur l'attaque qui a fait deux morts et un blessé à Bruxelles. Il est mort à la suite d'un échange de tirs avec les forces de l'ordre.

Le fait que l'interpellation ait eu lieu à Schaerbeek, une commune limitrophe de Bruxelles, n'est pas anodin, rappelle ce mardi sur BFMTV-RMC le spécialiste du jihadisme Hugo Micheron, professeur à Sciences Po et auteur de La colère et l'oubli. Les démocraties face au jihadisme européen.

Schaerbeek, "c'est l'une des communes qui ont été très touchées par le recrutement jihadiste et les départs pour la Syrie et pour l'Irak", explique Hugo Micheron.

Un foyer de jihadisme

"Il y a une spécificité à Bruxelles, par rapport "à la situation française, qu'il faut comprendre, c'est que la région de Bruxelles-Capitale a été extrêmement touchée par les départs", souligne l'expert.

Hugo Micheron décrit la composition des foyers jihadistes bruxellois: "Il y a cinq communes (très touchées, NDLR), dont Schaerbeek, qui est très proche d'une autre commune, Molenbeek", connue pour être le quartier d'origine des membres du commando de l'attentat du 13 novembre 2015 à Paris, poursuit le spécialiste.

Après les attentats de Bruxelles en 2016, un important coup de filet antiterroriste avait été mené à Schaerbeek. En novembre 2022, un policier y a été tué dans un attentat terroriste. Huit "jeunes radicalisés" y ont également été interpellés dans le cadre d'une enquête pour soupçons de préparation d'attentats terroristes.

Une traque des jihadistes "particulièrement difficile"

"Ces communes sont dans le centre de la ville, il n'y a pas de situation de banlieues comme en France, et (...) ce sont des espaces urbains extrêmement denses", ce qui rend "particulièrement difficile" la traque des jihadistes, selon Hugo Micheron.

Le spécialiste rappelle à ce titre que "Salah Abdeslam, le survivant du commando du 13-Novembre, s'était caché à Forest, non loin de Schaerbeek et de Molenbeek, pendant plus de quatre mois, à seulement 400 mètres de là où il avait grandi".

Glenn Gillet