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Agent de sécurité dans le métro de Bruxelles: "On ne pourra jamais oublier"

Youssef Ben Yaha est agent du service de sécurité de la STIB, la société bruxelloise de transport public.

Youssef Ben Yaha est agent du service de sécurité de la STIB, la société bruxelloise de transport public. - BFMTV

Youssef Ben Yahad est arrivé sept minutes seulement après l'explosion à la station de métro de Maelbeek, mardi. Cet agent de sécurité des transports en commun de Bruxelles est encore traumatisé par l'horreur, mais il reste combatif. BFMTV l'a rencontré.

"On ne pourra jamais oublier mais c'est à nous d'être fort et combatif." Physiquement, Youssef Ben Yahad est fort. Mais il est encore fragilisé par l'horreur qu'il a vécue mardi.

Sa journée avait commencé comme toutes les autres. Cet agent de sécurité des transports en commun de Bruxelles est en intervention à la suite d'un incident. Puis, il est appelé, par radio pour une explosion vient de se produire à la station de métro de Maelbeek. Il est le premier à arriver sur place avec son binôme: sept minutes seulement après l'attaque.

"Je vois énormément de débris par terre. Je vois les montants aussi du métro par terre. Je vois des gens occupés à courir, des gens occupés à pleurer", dépeint Youssef Ben Yahad.

Des gens "très très très choqués"

Il leur prête alors assistance et les met en lieux sûr. Il décrit des gens" très très très choqués" et, dans "un état très critique" pour certains. Ils n'arrivent pas à s'exprimer, sont en pleurs et couverts de poussière. Lui-même est choqué par l'état de certaines victimes. Il a en tête une petite fille de trois ans brûlée, avec des impacts et en pleurs. Elle finira pas succomber à ses blessures.

"C'est elle qui m'a le plus touché. C'est cette une image qui me reste tout le temps ", raconte ce père d'un garçon de deux ans.

"Pour moi ils n'ont pas gagné"

A 42 ans, Youssef Ben Yahad est habitué à côtoyer l'horreur quand il intervient après des suicides, mais là "ce n’est pas l’horreur que j’ai vue, c’est autre chose".

Il avait pris son service à 5 heures du matin et s'est activé jusqu'à 19 heures 30. Le lendemain ses supérieurs lui ont demandé de rester chez lui, mais il a décidé de retourner au travail.

"Je préfère aller travailler et essayer de combattre ces images que j'ai vues", explique-t-il.

"Pour moi ils n'ont pas gagné. C'est à nous de montrer qu'on est présent et d'être solidaire et c'est comme ça qu'on ira plus loin", conclue-t-il.

>>>Cette interview est tirée d'un entretien réalisé pour 7 jours BFM à retrouver samedi après-midi sur BFMTV puis ici en replay.

K. L. avec Thomas Misrachi