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Bruxelles: "La deuxième explosion était à 10 mètres de moi"

Stéfanie de Loof-Chassagne est l’une des deux femmes de la photo marquante des attentats à l’aéroport de Zaventem. Elle et une autre rescapée, Alexia, ont raconté à BFMTV la panique qui a suivi les deux explosions le jour de l'attentat.

La photo montre deux femmes ensanglantée et a fait le tour du monde. Stéfanie de Loof-Chassagne est à gauche, au téléphone, à côté d’une femme aux vêtements arrachés par l’explosion. La photo a été prise quelques instants après la deuxième explosion à l’aéroport de Zaventem.

Stéfanie de Loof-Chassagne, à gauche sur la photo, juste après l'attentat de Zaventem.
Stéfanie de Loof-Chassagne, à gauche sur la photo, juste après l'attentat de Zaventem. © Ketevan Kardava - Georgian Public Brodcaster - AFP

Après la première explosion pourtant, Stéfanie ne comprend pas la panique qui s’empare des passagers.

"Je pensais plutôt qu’il y avait quelque chose de lourd ou quelque chose qui était tombé. Il y a quand même eu une panique assez rapidement, moi je pensais que les gens réagissaient un peu trop fort", raconte-t-elle à BFMTV.

Mais quelques secondes plus tard, le deuxième kamikaze fait exploser sa charge. "Ca c’était tout près, à 10 mètres de moi. Là je savais que c’était un attentat", explique Stéfanie.

"J'étais un peu surprise"

La jeune femme saigne à l’arrière de la tête. "J’étais un peu surprise, parce que je n’avais pas senti quelque chose qui m’avait peut-être frappé". Après s’être assurée que sa blessure n’est pas grave, elle reprend ses esprits: "Je suis quand même infirmière donc je pouvais quand même réaliser que si je mettais mon autre main pour arrêter le saignement ça allait aller".

La jeune femme pense alors tout de suite à sa mère qui vient de la déposer à l’aéroport. "Directement après j’ai essayé de l’appeler et c’est cette photo que l’on voit partout. Je l’appelle, et avec l’autre main j’arrête le saignement à ma tête (...) J’ai quand même de la chance, je suis toujours là", reconnaît Stéfanie qui grâce à ses connaissances médicales a pu venir en aide aux blessés juste après l’attentat.

"On ne savait pas si on allait nous tirer dessus"

Au même moment à l’aéroport, Alexia vient de retrouver son petit-ami. Après la première explosion, elle non plus n’a pas compris tout de suite qu’elle venait d’échapper à un attentat.

"C’était assez loin et on s’est tout de suite dit que c’était plutôt un accident de voiture", raconte-t-elle. Elle ne comprend pas pourquoi les gens, pris de panique, commencent à s’enfuir. "Au moment où je baisse les yeux pour voir mon chéri, on entend une deuxième explosion qui a lieu juste au-dessus de nous".

Alors comme les autres, Alexia et son compagnon cherchent à s’enfuir. "On a eu de la chance, on a réussi à prendre le dernier taxi, on est monté dedans et on a fui l’aéroport le plus rapidement possible". La crainte d’Alexia: que les attaques ne soient pas terminées.

"On ne peut plus faire confiance à personne"

"On ne savait pas s’il y allait y avoir d’autres explosions, si on on allait commencer à nous tirer dessus. Notre priorité, c’était de nous protéger et de fuir l’aéroport".

Trois jours après les attentats, difficile pour la jeune femme de reprendre une vie normale. Pas question pour elle de prendre les transports en commun, désormais elle "ne peut plus faire confiance à personne".
C. B