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"Attaque massive" russe en Ukraine: un Français habitant à Kiev témoigne sur BFMTV

Kiev a été visée par nouveaux bombardements russes qui ont causé de nombreuses coupures d'eau et d'électricité. Jérémy, un Français habitant à Kiev, témoigne de ces attaques sur BFMTV.

La Russie a une nouvelle fois bombardé Kiev ce lundi matin, coupant l'eau pour 80% des habitants et l'électricité dans 350.000 foyers. Une attaque qui a notamment paralysé les transports en commun de la capitale ukrainienne. Jérémy habite la ville et témoigne pour BFMTV de ce qu'il a vu et de son ressenti.

Après plusieurs lundis de suite marqués par les bombardements, l'intensité des frappes ne semble pas faiblir. "Je dirais que c'est de la même ampleur malheureusement, parce que c'est quand même une frappe massive, c'est pas seulement un ou deux missiles ou quelques drones, c'est vraiment une grosse attaque sur les infrastructures", explique le Français.

"C'est peut-être le quatrième lundi de suite, alors je ne vais pas dire qu'on s'y habitue parce qu'on s'y habitue vraiment jamais, mais on vit avec les conséquences que ça a. Moi par exemple, je n'ai plus d'eau. Bon ce n'est que de l'eau, mais oui je n'ai plus d'eau depuis une heure", ajoute-t-il.

Face aux attaques répétées et aux coupures, Jérémy a fait des stocks: "J'ai trois bidons de 20 litres chez moi, j'ai de la nourriture pour 15 jours et puis même des bougies si besoin. Et puis après des pulls, parce qu'il commence quand même à faire froid et comme il n'y a pas de chauffage, s'il faut mettre deux pulls on mettra deux pulls, tout simplement".

"Mon sac est toujours prêt"

Pour suivre l'intensité des attaques, Jérémy peut compter sur les réseaux sociaux. "Je suis avec Telegram les différentes informations concernant les missiles qui sont envoyés et là je sais que sur Kiev ça s'est calmé. Mon sac est toujours prêt pour aller me mettre à l'abri dans le métro. Dans ces cas-là, il y a toujours une préparation mentale qui se met en place naturellement", explique-t-il.

"Mais moi, même pendant la frappe, je voyais des gens qui jouaient au foot en bas de chez moi. C'est pour dire qu'on a l'habitude mais on se prépare quand même à aller se mettre à l'abri", raconte le Français.

Jérémy communique aussi avec d'autres habitants de la ville pour savoir comment chacun gère les frappes: "Il y en a qui se mettent à l'abri, d'autres qui ont peur, d'autres pas. C'est une routine malheureusement".

"Ça ne fera pas reculer l'armée ukrainienne"

Face à la volonté de Vladimir Poutine de viser des infrastructures énergétiques et aux coupures d'eau engendrée par les bombardements, le Français relativise les difficultés que ces frappes ont sur sa vie quotidienne: "Si on va par exemple dans des restaurants ou dans des centres commerciaux faire nos courses, dès qu'il y a une alerte, il faut sortir, donc on va dire que c'est ça l'impact que ça a quand on va dehors. À la maison, s'il n'y a pas d'électricité - moi je ne suis pas touché par les pannes d'électricité jusqu'à présent - ou d'eau, on s'adapte".

"On se dit qu'il y en a qui se battent au front, alors s'il n'y a plus d'eau et d'électricité, c'est rien. Les frappes qui visent les infrastructures ukrainiennes, est-ce que ça fait reculer les troupes ukrainiennes au front? Non", lance-t-il encore.

Il explique qu'un sentiment de résistance l'anime lui et les habitants de Kiev avec qui il échange. "On se dit, ils peuvent nous toucher nous, mais ça ne fera pas reculer l'armée ukrainienne, donc ça fera pas gagner la Russie. C'est un moyen de voir les choses mais c'est un moyen de se dire que la Russie est en train de perdre la guerre aussi", analyse-t-il.

"C'est un esprit de combat, à notre niveau, mais qui montre que le peuple ukrainien est prêt à subir ce genre de frappes pour la victoire", affirme Jérémy.
Par Glenn Gillet