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Royaume-Uni

Succession de Boris Johnson: neuf candidats, dont l'ex-ministre de la Santé, dans la course

Sajid Javid, ex-ministre des Finances, a pris la tête du ministère de la Santé après la démission de son prédécesseur pour avoir enfreint les règles de distanciation sociale.

Sajid Javid, ex-ministre des Finances, a pris la tête du ministère de la Santé après la démission de son prédécesseur pour avoir enfreint les règles de distanciation sociale. - Tolga Akmen © 2019 AFP

Quatre nouveaux prétendants entrent dans la course à la succession du Premier ministre britannique qui s'annonce très ouverte. Boris Johnson a annoncé jeudi sa démission, acculé par les démissions au sein de son gouvernement.

Quatre nouveaux prétendants de haut rang à la succession du Premier ministre britannique sont entrés dans la course samedi et dimanche, dont l'ex-ministre de la Santé Sajid Javid, ce qui porte à neuf le nombre de postulants.

Dernière à se lancer dimanche matin, la secrétaire d'État au commerce international Penny Mordaunt, 49 ans. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui a été la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public "tourne un peu moins autour du leader", pour se concentrer sur le "navire".

Se sont également portés candidats le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi et l'ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, Jeremy Hunt, qui avait affronté Boris Johnson en 2019 pour la direction du parti conservateur.

Ils avaient été précédés par l'actuel secrétaire d'État britannique aux Transports alors que le ministre de la Défense Ben Wallace a décidé de ne pas se présenter. L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak figure parmi les poids lourds entrés en course.

Une compétition de plusieurs mois

Deux jours après l'annonce de la démission de Boris Johnson, 58 ans, affaibli par les scandales et terrassé par la démission de Rishi Sunak qui en a entraîné d'autres, ses potentiels successeurs continuent à dévoiler leurs intentions.

La compétition qui va s'ouvrir pour la tête du parti conservateur et donc Downing Street, les Tories étant majoritaires à la Chambre des Communes, pourrait durer plusieurs mois.

Le secrétaire d'État aux Transports, Grant Shapps, a annoncé sa candidature en promettant un gouvernement "stratégique" et "sobre". Député expérimenté qui a fait ses premières armes au cabinet de l'ex-Premier ministre David Cameron en 2010, il ne fait pas partie des favoris des sondages.

Pas plus que trois autres candidats eux aussi déclarés, l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch, la procureure générale Suella Braverman et le député Tom Tugendhat.

L'ex-ministre des Finances toujours favori?

En revanche, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, a été vendredi le premier prétendant d'envergure à lancer sa candidature, dans une vidéo particulièrement léchée, au point d'alimenter des suspicions de candidature préparée de longue date et de trahison.

Dans ce clip qui a fait sept millions de vues samedi, Rishi Sunak promet de "restaurer la confiance", "reconstruire l'économie et réunifier le pays".

Faisant longtemps figure de favori pour entrer à Downing Street si Boris Johnson chutait, Rishi Sunak s'était trouvé nettement affaibli il y a quelques mois après la révélation de l'avantageux statut fiscal dont bénéficiait sa richissime épouse, qui lui permettait d'éviter de payer au fisc britannique des impôts sur ses revenus à l'étranger.

Il avait aussi pâti d'une réponse jugée insuffisante dans l'opinion face à la crise du coût de la vie, dans un Royaume-Uni en proie à une inflation au plus haut depuis 40 ans (plus de 9%).

L'annonce de sa candidature, à laquelle plusieurs députés se sont immédiatement ralliés, a semble-t-il créé un rebond: un sondage vendredi pour Channel 4 auprès de 493 membres du parti le donne candidat préféré des conservateurs (25%), devant la ministre des Affaires étrangères Liz Truss (21%) qui ne s'est pas encore déclarée.

Ben Wallace retiré de la course

Reste que les fidèles de Boris Johnson n'ont pas digéré l'attitude de Rishi Sunak, le Financial Times évoquant samedi une "énorme colère" à son égard au sein de l'équipe du Premier ministre sortant.

Rishi Sunak avait été l'un des premiers à quitter le gouvernement mardi soir, apparemment sans même prévenir Boris Johnson, avec le ministre de la Santé Sajid Javid. Ces deux démissions quasi-simultanées avaient déclenché une hémorragie politiquement fatale au héros du Brexit.

Un autre poids lourd qui figurait parmi les favoris, le ministre de la Défense Ben Wallace, a en revanche décidé samedi de ne pas se présenter.

Malgré de nombreux soutiens, et un rôle de premier plan dans la politique britannique à l'égard de l'Ukraine, Ben Wallace a expliqué vouloir se concentrer sur sa tâche actuelle et "assurer la sécurité du pays".

Le vote final des adhérents du parti conservateur - 160.000 votants lors de la dernière élection interne de 2019 - interviendrait ensuite d'ici la rentrée, selon le scénario qui semble se détacher dans la presse britannique.

En annonçant sa démission, Boris Johnson a indiqué qu'il comptait rester à Downing Street jusqu'à ce que le nouveau chef du parti soit élu.

J.D. avec AFP