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Royaume-Uni: Cummings, ex-conseiller de Johnson, sévère sur la gestion de la pandémie

Image vidéo diffusée par le Parlement britannique le Dominic Cummings, ancien conseiller du Premier ministre Boris Johnson, lors d'une audition devant une commission parlementaire, le 26 mai 2021 à Londres

Image vidéo diffusée par le Parlement britannique le Dominic Cummings, ancien conseiller du Premier ministre Boris Johnson, lors d'une audition devant une commission parlementaire, le 26 mai 2021 à Londres - Handout © 2019 AFP

Lors de sept heures d'audition devant une commission parlementaire, Dominic Cummings a attaqué la gestion par le gouvernement de la pandémie qui a fait plus de 127.000 morts au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe.

Ancien conseiller du Premier ministre britannique Boris Johnson, le redouté Dominic Cummings a qualifié mercredi de "désastreuse" la gestion du début de la pandémie de coronavirus par le gouvernement, lors d'une audition parlementaire qui s'annonce ravageuse pour Downing Street.

Lors de sept heures d'audition devant une commission parlementaire, Dominic Cummings a attaqué la gestion par le gouvernement de la pandémie qui a fait plus de 127.000 morts au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe. Le stratège politique de 49 ans a tenu à dire au familles des victimes de la pandémie à quel point il est "désolé pour toutes les erreurs qui ont été faites".

"La vérité est que les ministres, hauts responsables et conseillers comme moi n'avons pas été à la hauteur, de manière désastreuse, de ce que le public attend de son gouvernement lors d'une crise comme cela", a-t-il déclaré face à une commission parlementaire, détaillant les premières semaines suivant l'apparition de la maladie en Chine puis au Royaume-Uni.

Des "dizaines de milliers" de morts auraient pu être évitées, a-t-il dénoncé, une affirmation qui faisait la Une de plusieurs quotidiens ce jeudi.

Six mois après son départ sur fond de luttes internes, le cerveau de la campagne victorieuse pour le Brexit en 2016 et architecte de l'éclatante victoire de Boris Johnson aux législatives de décembre 2019, se montre désormais impitoyable pour le chef du gouvernement.

Le ministre de la Santé va réagir

En arrivant à son domicile londonien mercredi soir, Matt Hancock a déclaré n'avoir pas vu la "performance" de Dominic Cummings "dans son intégralité" car il était "occupé à poursuivre le déploiement de la campagne de vaccination". Accusé d'avoir "menti à de nombreuses occasions, réunion après réunion", mais aussi "publiquement", le ministre de la Santé doit répondre ce jeudi aux questions de l'opposition travailliste, à la Chambre des communes, avant de s'exprimer lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi.

"Entendre Dominic Cummings hier confirmer que le gouvernement n'a pas réussi à protéger les plus vulnérables est vraiment choquant", a déclaré la députée travailliste Angela Rayner jeudi à la BBC.

Elle a réclamé que l'ouverture de l'enquête publique sur la gestion de la pandémie par le gouvernement, prévue en 2022, soit avancée.

Le ministre chargé du Logement, Robert Jenrick, a déclaré que le public n'avait entendu qu'un "côté de l'histoire" avec l'audition de Dominic Cummings. Interviewé sur SkyNews jeudi, il a défendu l'action du ministre de la Santé, jugeant qu'il avait travaillé "extrêmement dur" dans une "situation sans précédent".

Robert Jenrick a toutefois reconnu qu' "avec le recul, on aurait pu mieux faire certaines choses pour protéger les personnes en maisons de retraite", en réponse aux critiques faites au gouvernement d'avoir autorisé des personnes âgées à retourner dans les maisons de retraite après une hospitalisation, sans avoir subi de dépistage du Covid-19.

"Document historique"

A coups de billet de blogs et de séries de dizaines de tweets, Dominic Cummings s'en ait récemment déjà pris au gouvernement.

Selon l'ancien conseiller, le Royaume-Uni aurait pu éviter les trois confinements si le pays avait eu les "bons préparatifs et des responsables compétents". Pour étayer ses dires, il a promis de produire un "document historique crucial".

Selon lui, au début de la pandémie, le gouvernement britannique visait "l'immunité collective", stratégie consistant à laisser le virus se propager pour qu'une majeure partie de la population développe une résistance après avoir contracté la maladie.

Cette approche n'a été abandonnée que début mars 2020, une fois Downing Street averti qu'elle conduirait à la "catastrophe". Les démentis du ministre de la Santé Matt Hancock à ce sujet sont des "conneries", a ajouté Dominic Cummings.

Pour nombre d'entre eux, le nom de Dominic Cummings est irrémédiablement associé au scandale de son déplacement en plein confinement pour se rendre chez sa famille dans le nord de l'Angleterre, craignant d'être atteint par le coronavirus, pour faire garder son fils de quatre ans.

Pour s'expliquer, il avait donné une conférence de presse dans le jardin aux roses de Downing Street et Boris Johnson avait pris sa défense, laissant apparaître au grand jour le poids considérable pris par le controversé conseiller.

C.Bo. avec AFP