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Royaume-Uni

Boris Johnson soutient Dominic Cummings, son conseiller accusé d'avoir enfreint le confinement

Dominic Cummings et Boris Johnson en septembre 2019.

Dominic Cummings et Boris Johnson en septembre 2019. - DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Dominic Cummings est accusé d'avoir violé les règles du confinement pour se rendre chez ses parents à plus de 400 km de sa résidence londonienne.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a apporté ce dimanche son soutien à son proche conseiller Dominic Cummings, accusé d'avoir violé les règles du confinement imposé pour lutter contre le nouveau coronavirus, assurant qu'il avait agi dans le cadre de la légalité.

"Je pense qu'à tous les points de vue, il a agi de façon responsable, légale, et avec honnêteté", a-t-il déclaré lors d'un point de presse, alors que les appels à renvoyer son conseiller se multiplient y compris au sein de son camp conservateur.

Tempête politique

Dominic Cummings, 48 ans, cerveau de la campagne du référendum de 2016 qui a abouti au Brexit, est au coeur d'une tempête politique depuis que deux journaux ont révélé vendredi soir qu'il s'était rendu fin mars avec sa femme et leur fils chez ses parents à Durham (400 km au nord-est de Londres), alors qu'il craignait d'être atteint du Covid-19.

"Ce qu'ils ont fait est parfaitement compréhensible", a déclaré le Premier ministre, venu assurer personnellement la conférence de presse quotidienne de Downing Street au sujet de la pandémie.

Selon les services du Premier ministre, Dominic Cummings avait fait ce voyage car il avait besoin d'aide pour la garde de son fils, alors que sa femme était malade, et la famille a séjourné dans un bâtiment séparé de la propriété.

"Une insulte aux sacrifices faits par le peuple britannique"

La polémique a redoublé quand The Observer, l'édition dominicale du Guardian, et le Sunday Mirror, à l'origine des premières révélations, ont affirmé que Dominic Cummings avait également été vu à Durham le 19 avril, cinq jours après son retour à Londres pour se remettre au travail après sa guérison.

Mais Boris Johnson a écarté ces nouvelles accusations, estimant que nombre des allégations relayées dans la presse étaient "manifestement fausses". 

"C'était un test pour le Premier ministre et il a échoué", a réagi le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer, pour qui l'absence de sanction est "une insulte aux sacrifices faits par le peuple britannique".

Selon le Daily Mirror et le Guardian, Dominic Cummings aurait également été vu le 12 avril, le dimanche de Pâques, à Barnard Castle, à une cinquantaine de kilomètres de Durham. Le retraité convaincu d'avoir reconnu Dominic Cummings a porté plainte auprès de la police, pour de possible infractions aux lois sur la santé, selon les deux journaux.

Deux démissions

Avant cette affaire, le Royaume-Uni a connu deux démissions retentissantes pour non-respect du confinement en vigueur depuis le 23 mars. Un influent conseiller scientifique du gouvernement, le Pr Neil Ferguson, avait démissionné après avoir reçu chez lui une femme, présentée comme sa maîtresse.

Début avril, la cheffe des services sanitaires écossais, Catherine Calderwood, a quitté son poste après avoir reconnu s'être rendue à deux reprises dans sa résidence secondaire.

C.Bo. avec AFP