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Royaume-Uni

Le Royaume-Uni remet à l'UE la lettre déclenchant le Brexit

Theresa May

Theresa May - AFP

Le Brexit est techniquement amorcé. Des négociations pouvant durer deux ans vont s'ouvrir pour fixer les modalités de sortie de l'Union européenne du Royaume-Uni.

L'ambassadeur britannique auprès de l'UE Tim Barrow a remis mercredi la lettre de notification du Brexit au président du Conseil européen Donald Tusk, déclenchant formellement la procédure de sortie de l'Union.

Tim Barrow a remis à Donald Tusk la missive, signée mardi soir par la Première ministre Theresa May, en la lui portant en main propre dans son bureau du Conseil de l'UE à Bruxelles. Cette notification ouvre une période de deux ans de négociation pour fixer les modalités de sorties du pays de l'UE.

"C'est maintenant le moment pour nous de nous rassembler et de travailler au meilleur accord possible", dit la Première ministre devant les députés ajoutant que c'était "un moment historique" et qu'il ne pouvait pas y avoir désormais "de retour en arrière".

Theresa May prédit des "jours meilleurs"

"Nous chercherons à garantir les droits des citoyens européens qui vivent déjà au Royaume-Uni... aussi rapidement que nous le pourrons.", a-t-elle dit, alors que cette question a été identifiée comme un des points de blocage avant même le lancement des négociations. "Ce sera une priorité immédiate", a-t-elle ajouté.

Theresa May a admis qu'il y aurait "des conséquences", notamment économiques pour son pays. Mais "des jours meilleurs" se profilent, a-t-elle ajouté, appelant le pays à rester uni face aux soubresauts qui l'attendent. "J'ai fait le choix de croire au Royaume-Uni et à l'idée que nos meilleurs jours sont devant nous", a-t-elle dit, insistant sur "l'opportunité unique" que représente pour le pays sa sortie de l'UE.

Elle a également promis que le Royaume-Uni comptait rester "la meilleure amie" de l'Union européenne à 27 tout en s'ouvrant "au-delà des frontières de l'Europe de l'Ouest".

Le président du Conseil européen Donald Tusk résigné

"Après neuf mois, le Royaume-Uni a tenu son engagement", a réagi sur le réseau social Twitter Donald Tusk, publiant même une photographie de la remise de la lettre dans un second message.

Le président du Conseil européen a déclaré au cours d'un bref point presse: "Il n'y a aucune raison de faire comme si c'était une journée heureuse, ni à Bruxelles ni à Londres".

Il a aussi fait valoir que "près de la moitié" des électeurs britanniques avaient voté pour rester dans l'Union européenne le 23 juin dernier.

Le responsable européen a aussi prévenu par un communiqué que l'UE agira "de manière unie et préservera ses intérêts" dans les négociations à venir.

"Nous regrettons que le Royaume-Uni quitte l'UE, mais nous sommes prêts pour la procédure que nous devons désormais suivre", est-il précisé dans ce communiqué rédigé au nom des 27 dirigeants des Etats membres de l'Union.

"Londres reste un partenaire de l'Europe"

Aussitôt après l'annonce britannique, une porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a réaffirmé le fait que le Royaume-Uni reste un partenaire de l'Europe.

"Nous ne devons pas oublier que le Royaume-Uni reste un partenaire dans l'Otan et en Europe", a souligné Ulrike Demmer lors d'un point presse quelques minutes après que Londres a enclenché le processus de divorce d'avec l'UE.

Le ministre allemand des Affaires étrangères a lui souligné que les négociations s'annonçaient difficiles et que le plus important était désormais d'assurer la cohésion des 27.

"Les négociations ne vont sûrement pas être faciles", a déclaré Sigmar Gabriel, tout en lançant un "restons amis" à l'adresse de Londres. "Pour l'Allemagne, la ligne directrice claire pour les négociations est que l'Europe des 27 se serre les coudes et que nous ne gardions pas seulement en l'état le travail d'unification européenne, mais que nous continuions à le développer et que nous nous armions pour les tempêtes futures", a-t-il ajouté.

Hollande prédit aux Britanniques un Brexit "douloureux"

François Hollande, a estimé pour sa part, en marge d'un déplacement en Indonésie, que le Brexit ne se fera pas sans difficulté. 

"Je pense que ce sera douloureux pour les Britanniques", a déclaré le président français devant des journalistes, estimant que le Brexit allait "obliger l'Europe à aller de l'avant, sans doute avec des vitesses différentes".

David Namias avec AFP