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Royaume-Uni

Des aborigènes de 12 pays colonisés par le Royaume-Uni demandent des excuses officielles à Charles III

Charles III, alors prince de Galles, salue des représentants de peuples indigènes en marge de la COP26, dans une galerie d'art à Glasgow, en Écosse, le 4 novembre 2021

Charles III, alors prince de Galles, salue des représentants de peuples indigènes en marge de la COP26, dans une galerie d'art à Glasgow, en Écosse, le 4 novembre 2021 - CLARENCE HOUSE / AFP

Les peuples indigènes du Commonwealth veulent que le roi s'exprime sur la colonisation lors de son couronnement ce samedi. Ils veulent aussi récupérer les objets et restes humains collectés dans le cadre de la colonisation.

Encore un défi pour le jeune roi. Les représentants et élus issus de douze peuples indigènes colonisés par l'ancien empire britannique demandent à Charles III de présenter formellement ce samedi des excuses portant sur les conséquences de la colonisation britannique, soit le jour de son couronnement, rapporte ce jeudi The Guardian.

Les signataires demandent que des "excuses formelles" et réclament qu'un "processus de justice réparatrice" soit mené.

Pour cela, ils souhaitent notamment que la richesse de l'empire britannique soit redistribuée, comme réparation de la colonisation. Ils veulent aussi récupérer les restes humains et les différents objets collectés par le Royaume-Uni à l'époque de l'empire britannique.

La demande a été émise sous forme de lettre, intitulée "Excuses, compensation et rapatriement des objets et des restes humains". Elle a été signée par des représentants issus d'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada, des Bahamas, de Bélize, de Grenade, de Jamaïque, de Papouasie-Nouvelle Guinée, de Saint-Kitts-et-Nevis, de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, tous actuellement toujours membre du Commonwealth.

"Génocide, esclavage et discrimination"

"Nous, soussignés, appelons la monarchie britannique, le roi Charles III, le jour de son couronnement le 6 mai 2023, à reconnaître les conséquences terribles ainsi que l'héritage du génocide et de la colonisation des indigènes et des peuples mis en esclavage", écrivent-ils.

Les auteurs de la lettre dénoncent notamment "des centaines d'années de génocide, de mise en esclavage, de discrimination, de massacre et de discrimination raciale menés par les autorités et ce, sous la protection de la couronne britannique".

Ils souhaitent que des discussions sur les "conséquences toujours visibles de la colonisation" soient lancées "immédiatement". Ils rappellent à ce propos que le roi Charles III avait reconnu que le "moment était venu" d'échanger sur le sujet, lors d'un échange avec les chefs des gouvernements membres du Commonwealth en juin dernier.

"Initier un processus de justice"

Le représentant du parti maori en Nouvelle-Zélande demande également que les membres indigènes du Commonwealth obtiennent plus de droits en termes "d'autogestion, d'auto-détermination et d'auto-gouvernance dans tous les domaines".

"Nous espérons que cette demande permette d'initier un processus de justice", a déclaré la sénatrice australienne Lidia Thorpe, elle-même descendante d'un peuple autochtone.

Une nouvelle fois, l'élue australienne, très critique à l'égard de la monarchie britannique et signataire de la lettre, a fait part de son souhait de voir son pays quitter le Commonwealth.

"L'Australie doit avancer en brisant ses liens avec la couronne et doit devenir une république", appelle-t-elle, tout en déplorant que "le parlement et le Premier ministre (australiens) soient soumis à quelqu'un qu'ils n'ont pas élu".

Juliette Desmonceaux