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Royaume-Uni

Angleterre: un hôpital psychiatrique pour mineurs visé par des centaines de signalements pour abus sexuels

Image d'illustration - Une jeune femme se prenant la tête

Image d'illustration - Une jeune femme se prenant la tête - Olivier Douliery / AFP

Sur les quatre dernières années, plus de la moitié des signalements d'incidents de nature sexuelle dans les services de santé mentale pour enfants et adolescents en Angleterre, concerne cet établissement.

Un hôpital psychiatrique anglais accueillant des mineurs a été cité dans 1643 cas "d'incidents" de nature sexuelle sur quatre ans, d'après des chiffres du NHS (service de santé national britannique), cités dans une enquête de The Independent ce mardi.

Cet établissement est l'unité Taplow Manor, du groupe Active Care Group (anciennement du groupe Huntercombe) situé à Maidenhead, à l'ouest de Londres, qui comporte 59 lits d'après le média.

On le retrouve dans "57% des 2875 incidents et agressions sexuels signalés dans les services de santé mentale pour enfants et adolescents d'Angleterre au cours des quatre dernières années", écrit le journal.

Les incidents rapportés vont de l'emploi d'un langage inapproprié à l'agression sexuelle et au viol.

"Traités comme des animaux"

Les agressions et mauvais traitements dans des unités de santé mentale pour enfants du groupe Huntercombe avaient déjà été révélés par The Independent et Sky News l'année dernière. Le ministère de la Santé britannique avait lancé en octobre dernier une enquête après des accusations de 22 femmes qui avaient été des patientes dans différentes unités psychiatriques gérées par ce groupe.

Outre les abus sexuels, des ex-patients déclaraient avoir été "traités comme des animaux", victimes de systèmes de contention "douloureux" - beaucoup racontent avoir été couverts de bleus pendant leur internement -, empêchés de sortir dehors pendant des mois, bourrés de médicaments ou encore placés "dans des salles aux murs tâchés de sang".

En décembre, Sky News avait publié de nouveaux témoignages de patients ayant expérimenté de mauvais traitements dans des établissements Huntercombe. Internée en 2019, une jeune femme décrit ainsi s'être sentie, comme un "animal" et affirme qu'on lui "criait dessus et l'insultait en permanence".

Mais les témoignages de maltraitances remontent à bien avant 2019, certains datent du début des années 2000 rapportent les journaux britanniques. D'autres témoignages d'agressions et d'abus émanant d'autres centre de soins de santé mentale en Angleterre ont également émergé dans le rapport de la NHS.

"Très tristes et inquiets d'entendre parler de ces expériences"

The Independent souligne que l'unité de Taplow Manor pour les mineurs va être fermée. Le groupe Huntercombe a lui été repris par Active Care Group depuis plus d'un an.

"Nous sommes très tristes et inquiets d'entendre parler de ces expériences de patients et d'allégations de soins médiocres", avait déclaré un porte-parole d'Active Care Group, assurant que "toutes les plaintes font l'objet d'une enquête".

Un porte-parole du NHS a rappelé auprès du média que "l'inconduite sexuelle, la violence, le harcèlement et les abus sont des actes criminels" et que "toutes les organisations du NHS doivent avoir mis en place des mesures solides pour garantir que des mesures immédiates sont prises dans tous les cas qui leur sont signalés".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV