BFMTV
Allemagne

Vers une issue à la crise politique allemande?

Martin Schulz.

Martin Schulz. - John Macdougall - AFP

Le président du parti social-démocrate, Martin Schulz, est revenu vendredi sur sa décision de rester dans l'opposition. Mais il conditionne toute décision au vote des militants de son parti.

La question a agité les sociaux-démocrates allemands durant toute la semaine: faut-il accepter de participer une nouvelle fois à une grande coalition avec Angela Merkel, ou choisir de rester dans l'opposition?

Après une semaine de refus de la part du SPD, la situation a changé vendredi. Martin Schulz, candidat malheureux face à Angela Merkel, s'est longuement entretenu avec le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, lui-même issu du SPD. Ce dernier, refusant l'hypothèse de nouvelles élections, a demandé aux partis de faire preuve d'ouverture. A la sortie de l'entretien, le ton de Martin Schulz a changé: il s'est dit prêt à dialoguer pour une éventuelle participation à un gouvernement… A condition "que les militants du SPD votent pour donner leur accord".

Pressions en interne

Comment expliquer un tel revirement? Lundi, Martin Schulz a eu beau répéter qu'il refusait clairement de faire participer son parti à une grande coalition ou même d'accepter une autre forme de gouvernement, le chef du SPD a dû affronter d'intenses pressions, y compris venant de son propre parti. C'est finalement "l'appel solennel" du président allemand qui l'a fait changer d'avis, selon ses dires. L'ancien président du Parlement européen a aussi beaucoup à perdre: le 7 décembre prochain s'ouvre le congrès du SPD, et il va tenter d'être réélu à sa tête.

Si un pas a été fait, les intentions des sociaux-démocrates ne sont pas encore tout à fait claires. Le SPD pourrait discuter d'une nouvelle grande coalition avec le parti conservateur d'Angela Merkel, ou choisir de soutenir un éventuel gouvernement minoritaire emmené par la chancelière. Après la coalition Jamaïque, une coalition "Kenya" est également évoquée – des couleurs de la CDU, du SPD et des Verts. Mais les écologistes ont déjà refusé une telle hypothèse. "Il n'y aura rien d'automatique", a prévenu Martin Schulz, qui a évoqué des "discussions intensives" à venir dans le parti.

Jeudi prochain, Angela Merkel, son allié bavarois et Martin Schulz se rencontreront sous l'égide du président Steinmeier. Les négociations ne sont donc pas terminées, et pourraient même durer encore des semaines. La Constitution allemande ne fixe aucun délai pour la formation d'un gouvernement après les législatives.

Ariane Kujawski