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Allemagne

Législatives en Allemagne: percée historique de la droite nationaliste

Alexander Gauland, chef de file de l'Afd pour les élections législatives allemandes de septembre 2017

Alexander Gauland, chef de file de l'Afd pour les élections législatives allemandes de septembre 2017 - John MACDOUGALL / AFP

Selon les premiers résultats, la formation d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), menée par Alexander Gauland et Alice Weidel, a rassemblé 13% des suffrages.

Les élections législatives en Allemagne ont été marquées par une nouvelle victoire des conservateurs menés par l'actuelle chancelière allemande Angela Merkel, mais également par une percée historique de la droite nationaliste, représentée par l'Alternative für Deutschland (AfD).

La CDU-CSU d'Angela Merkel a remporté le scrutin avec 32,5 à 33,5% des voix, selon les estimations des chaînes publiques, devant les sociaux-démocrates (20 à 21%). La droite dure a quant à elle rassemblé plus de 13% des suffrages.

"Nous allons récupérer notre pays"

L'AfD fait une entrée en force à la chambre des députés, une première depuis 1945 pour un parti qui tient des discours anti-immigrants, anti-islam, anti-euro et révisionnistes. Alors qu'il avait échoué aux portes du Bundestag en 2013, il devance désormais la gauche radicale Die Linke (9%), les libéraux du FDP aux alentours de 10% et les Verts (9%).

"Nous allons changer ce pays (...) Nous allons faire la chasse à Madame Merkel. Nous allons récupérer notre pays", a jubilé Alexander Gauland, co-tête de liste de l'AfD.

Répondant à la chancelière qui faisait campagne pour la continuité dans la prospérité, l'AfD a tiré à boulets rouges sur Angela Merkel durant la campagne, prenant pour modèle le président américain Donald Trump et les partisans de la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne.

Un "retour des Nazis" au Bundestag

Thème de prédilection de cette droite dure: accuser la cheffe du gouvernement de "trahison" pour avoir ouvert le pays en 2015 à des centaines de milliers de demandeurs d'asile majoritairement musulmans.

L'AfD a grignoté des points en fin de campagne malgré une radicalisation de son discours et un appel à être fiers des actes des soldats allemands durant la Deuxième guerre mondiale. Du jamais-vu dans un pays dont l'identité d'après-guerre repose sur la lutte contre les extrêmes, la quête du compromis et la repentance pour les crimes du IIIe Reich.

Illustration du séisme, le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a estimé juste avant le scrutin que l'entrée de l'AfD au Bundestag marquerait le retour des Nazis "pour la première fois depuis plus de 70 ans".

Un électeur sur quatre choisit les extrêmes

La chancelière va devoir s'expliquer de cette percée devant les siens, ses alliés bavarois de la CSU et la frange la plus conservatrice de la CDU l'ayant appelée à maintes reprises à écouter ses électeurs les plus à droite, excédés par son cap jugé trop centriste. 

Cette percée nationaliste et les 9% enregistrés par Die Linke signifient que près d'un quart des électeurs ont choisi les extrêmes. Ce phénomène, bien connu en Europe, avait jusqu'ici épargné l'Allemagne.

Me.R. avec AFP