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Allemagne

Kohl et Mitterrand, une poignée de main pour l'Histoire

François Mitterrand et Helmut Kohl, lors d'une cérémonie en hommage aux victimes de la Première guerre mondiale, le 22 septembre 1984 à Verdun

François Mitterrand et Helmut Kohl, lors d'une cérémonie en hommage aux victimes de la Première guerre mondiale, le 22 septembre 1984 à Verdun - MARCEL MOCHET / AFP

Le 22 septembre 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl scellent la réconciliation franco-allemande avec une poignée de main qui est entrée dans l'Histoire.

Le 22 septembre 1984, le président de la République français François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl, réunis à Verdun pour commémorer les 70 ans de la Première guerre mondiale, échangent une longue poignée de main. Un geste inattendu et inimaginable à l'époque, alors que quelques mois plus tôt, l'Allemagne n'avait pas été conviée pour célébrer les quarante ans du débarquement en Normandie.

Au pied de l'ossuaire de Douaumont, les deux hommes se recueillent, droit debout, le visage fermé, devant un cercueil recouvert des drapeaux des deux pays jadis irréconciliables. L'hymne allemand vient d'être entonné, François Mitterrand jette un regard au chancelier allemand et lui tend la main. Helmut Kohl la saisit et les deux hommes restent ainsi liés alors que la Marseillaise retentit.

Une poignée de main spontanée ?

Ce geste, largement commenté, est devenu le symbole de la réconciliation franco-allemande. Si de nombreux observateurs de l'époque ont estimé que cette poignée de main était préméditée, François Mitterrand assurera le contraire dans une interview donnée quelques années plus tard.

"Nous n'en avions pas parlé le moins du monde. Mais, nous trouvant debout devant le cercueil ( ), instinctivement, je me souviens, je me suis tourné vers lui, je lui ai tendu la main. Sa main est venue en même temps", a-t-il déclaré.

Ce rapprochement entre le président français et le chancelier allemand faisait écho à l'étreinte, chargée d'émotion, du chancelier Konrad Adenauer et du général de Gaulle en 1963, lors de la signature du Traité de l'Elysée instaurant la coopération franco-allemande. Mais la poignée de main entre Mitterrand et Kohl eut une charge symbolique beaucoup plus importante, les deux dirigeants prenant, à Verdun, les morts à témoins.

Mélanie Rostagnat