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Allemagne

Cologne: une journaliste belge victime de gestes obscènes en direct

Le directeur de l'information est intervenu sur son antenne pour dénoncer les faits

Le directeur de l'information est intervenu sur son antenne pour dénoncer les faits - Capture d'écran de la RTBF

La journaliste a tenu à raconter son agression, et à préciser que, selon elle, les faits n'avaient pas de lien avec les agressions de la Saint-Sylvestre.

L'envoyée spéciale de la chaîne de télévision belge RTBF gardera sans doute un mauvais souvenir de son passage en direct depuis Cologne, en Allemagne. Esmeralda Labye a été victime jeudi de gestes obscènes et de mots chuchotés à l'oreille au beau milieu d'une de ses interventions en direct à l'antenne, alors qu'elle couvrait le carnaval de la ville.

"Lorsque je débute mon intervention à 13h14, deux ou trois hommes monopolisent l'attention. Je ne les vois pas puisque je me concentre sur mon direct. Je reçois alors un baiser dans le cou", raconte la journaliste sur le site d'information de sa chaîne.

"Presque immédiatement, un jeune Allemand vient chanter dans mon oreille : 'Voulez-vous coucher avec moi ce soir?'. Puis, je sens deux mains se poser sur mes épaules. Je perçois que la personne derrière moi mime un geste obscène, une pratique sexuelle qui n'a pas raison d'être devant une caméra. Je vois clairement sur ma gauche qu'un homme fait un doigt d'honneur à la caméra. Plusieurs fois même. Je termine alors le direct en concluant que tout va bien, que, logiquement, il n'y aura pas de problème vu l'important dispositif policier. Je pense évidemment aux femmes, pas à à moi, pas à ce qui se passe à l'antenne", poursuit Esmeralda Labye.

Selon son témoignage, une personne lui aurait également mis une main sur la poitrine à la fin de son intervention télévisée. 

Des faits "inadmissibles et déshonorants"

La scène a profondément choqué les téléspectateurs et la chaîne belge a décidé de porter plainte. La RTBF et sa journaliste ont reçu jeudi les excuses de la mairie de Cologne.

Le directeur de l'information de la RTBF, Jean-Pierre Jacqmi, a dénoncé des faits "inadmissibles", "déshonorants, honteux pour ceux qui les ont commis", et cela "quel que soit l'état d'ébriété de ces quelques jeunes hommes". Selon lui, les suspects sont "deux" ou "trois", à avoir "mimé de manière méprisable des attitudes sexuelles". Ils ont eu "des gestes qui sont autant d'atteintes au respect d'Esmeralda et des femmes en général", a-t-il condamné lors d'un journal télévisé.

La journaliste a tenu à poursuivre son reportage sur le terrain. Après les violences du Nouvel An, la sécurité était la priorité numéro un des autorités pour ce carnaval de Cologne, l'événement le plus populaire d'Allemagne avec la Fête de la bière de Munich. Un contexte évidemment bien connu de la journaliste qui a tenu à préciser que les jeunes qui l'avaient agressée parlaient allemand. "Rien ne me permet de relier mon agression avec ce qu'il s'est passé la nuit du 31 décembre, lorsque des centaines de femmes ont été agressées et ont affirmé que les auteurs étaient des Nord-Africains ou des réfugiés", écrit-elle, regrettant que les action de quelques "abrutis (...) aient terni une manifestation festive qui, dans l'ensemble, s'est bien déroulée".

A. D.