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Allemagne

Agressions sexuelles perpétrées par des réfugiés à Francfort: l'information était fausse

La rue Fressgass, à Francfort. (Illustration)

La rue Fressgass, à Francfort. (Illustration) - Jurjen van Enter - Flickr - CC

Dans un article du 6 février, le quotidien allemand Bild rapportait que des réfugiés avaient agressé sexuellement des femmes et semé le chaos dans la ville, au soir du Nouvel An. Mais l'enquête de police est formelle. Tout est faux.

Trompé par de faux témoins, le journal allemand Bild a présenté ses excuses à ses lecteurs, le 14 février. En cause, la diffusion d'une fausse information. Le 6 du même mois, le quotidien titrait: "37 jours après le nouvel an, les victimes brisent le silence – agressions sexuelles de masse rue Fressgass." Dans l'article en question, il était rapporté que des réfugiés avaient semé le chaos, agressant notamment des femmes qui passaient à leur portée. Après les incidents du Nouvel An 2016 survenus dans plusieurs villes d'Allemagne, ces agressions venaient donc apporter de l'eau au moulin des critiques de la politique d'accueil prônée par Angela Merkel. La nouvelle avait suscité une nouvelle vague d'indignation.

Or d'après le Frankfurter Rundschau, l'enquête de police n'a rien démontré des allégations colportées par Bild. "Les réfugiés n’ont commis aucune agression sexuelle rue Fressgass le jour de l’An. Les accusations sont fausses", expliquent simplement les policiers.

Des excuses et une enquête interne à la clé

Bild a présenté ses excuses, "pour ne pas avoir retranscrit la vérité des faits et pour les fausses allégations à l’encontre des personnes concernées". Et de préciser que "l’article ne correspond en rien aux standards journalistiques de Bild". L'article a d'ailleurs été retiré du site internet. 

Dont acte. Mais comment les journalistes du plus lu des quotidiens allemands ont-ils pu ainsi se fourvoyer? L'erreur provient des témoignages d'une femme de 27 ans et d'un restaurateur. Le journal va diligenter une enquête interne pour identifier les raisons qui l'ont conduit à la faute.

Ce n'est pas la première fois, note le Washington Post que de fausses rumeurs sur des exactions attribuées aux réfugiés sont colportées. On se rappellera ainsi la fausse attaque d'une soi-disant foule de 1.000 personnes qui était supposée avoir investi la plus ancienne église d'Allemagne. Ou encore, ajoute le quotidien américain, l'histoire du selfie réalisé par un réfugié avec Angela Merkel, et à qui des personnes malveillantes avaient prêté des intentions terroristes. Mais jusqu'à maintenant, fait observer le journal, ces rumeurs étaient véhiculées par les réseaux sociaux ou les sites idéologiquement biaisés, tel Breitbart.

David Namias