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Agressions sexuelles à Cologne: le chef de la police suspendu

Une centaine de plaintes ont été déposées après la nuit du réveillon à Cologne, en Allemagne.

Une centaine de plaintes ont été déposées après la nuit du réveillon à Cologne, en Allemagne. - Roberto Pfeil - AFP

Wolfgang Albers a été suspendu après les violences perpétrées sur des femmes à Cologne, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Du côté de l'enquête, c'est la confusion. Un rapport interne accablant souligne la mauvaise gestion de la police cette nuit-là.

Après les événements de Cologne la nuit du 31 décembre dernier, les regards se tournent vers la police. Pourquoi ces faits n'ont-ils été révélés que lundi, soit trois jours après les agressions sexuelles dénoncées par une centaine de femme? Et surtout, pourquoi la police n'a-t-elle pas pu empêcher ces agressions aux abords de la gare de Cologne?

Malgré des tentatives d'explications, sur le nombre élevé d'agresseur et que les plaintes aient été déposées tardivement, la première sanction est tombée vendredi: le responsable de la police de Cologne, Wolfgang Albers, a été suspendu. Il lui est reproché notamment d'avoir voulu minimiser les événements: Albers avait d'abord évoqué une "nuit tranquille" à Cologne, avant d'admettre que cette information était fausse.

Un rapport interne accablant

Un rapport interne accablant a ensuite fuité dans la presse allemande, selon lequel la police de Cologne aurait été totalement dépassée par la situation. Selon la Frankfurter allgemeine Zeitung, elle aurait même refusé des renforts. Le nombre de plaintes déposées s'élève désormais à 200, rapporte le Spiegel.

Premier à faire les frais de la polémique, le chef de la police de Cologne a été suspendu de ses fonctions par son ministre régional de l'Intérieur, Ralf Jäger. "Ma décision est à présent nécessaire pour regagner la confiance du public et la capacité d'action de la police de Cologne", a déclaré ce dernier. "Les gens veulent savoir ce qui s'est passé cette nuit-là et il faut s'assurer que cela ne se reproduise pas", a-t-il ajouté, promettant des détails sur l'enquête lundi.

La suspension de Wolfgang Albers intervient alors que de premiers éléments de l'enquête sont rendus publics, dans une certaine confusion. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, la police fédérale effectue des vérifications sur 31 "suspects au total", dont 18 demandeurs d'asile. Ce groupe de personnes comprend notamment 9 Algériens, 8 Marocains, 4 Syriens, 5 Iraniens, un Irakien, un Serbe", a-t-il détaillé. Mais pour le moment, les autorités ne mentionnent pas d'interpellation non plus.

Deux hommes arrêtés, 31 "suspects au total"

Selon le Spiegel et la télévision publique locale WDR, deux hommes auraient été arrêtés. Il s'agit de deux demandeurs d'asile, originaires du Maroc et de Tunisie et âgés de 16 et 23 ans. Sur eux, la police aurait trouvé des téléphones portables sur lesquels étaient stockées des vidéos des agressions du réveillon.

Un papier contenant des inscriptions sexistes et menaçantes, écrites en arabe et traduites en allemand, aurait lui aussi été trouvé. Mais les suspicions contre les deux hommes ne seraient finalement "pas fondées", selon le procureur cité par le Spiegel. Tous deux auraient finalement été relâchés.

A. K.