BFMTV
Europe

Alexis Tsipras de Syriza: "l'avenir commun de l'Europe n'est pas celui de l'austérité"

Le candidat de Syriza et possible futur Premier ministre grec Alexis Tsipras

Le candidat de Syriza et possible futur Premier ministre grec Alexis Tsipras - AFP

Alexis Tsipras, leader de Syriza, a voté dimanche en Grèce lors des élections législatives anticipées et adressé un nouveau message de défiance à l'encontre de Bruxelles. Malgré des sondages défavorables, le principal opposant et Premier ministre sortant Antonis Samaras a fait part de son optimisme. 

"L'avenir commun de l'Europe n'est pas celui de l'austérité", a déclaré dimanche à Athènes Alexis Tsipras, leader du parti de gauche radicale grec Syriza après avoir voté. A 40 ans, il est celui que tous les sondages désignent comme le futur Premier ministre grec, et dont le mot d'ordre est de renégocier la dette du pays auprès de ses créanciers internationaux. Alexis Tsipras a voté dans son quartier de Kypseli, au milieu d'une foire d'empoigne de micros et de caméras de tous les pays.

A la sortie, il a lancé en grec, puis en anglais : "notre avenir commun en Europe n'est pas celui de l'austérité. C'est celui de la démocratie, de la solidarité et de la coopération". "Aujourd'hui, a-t-il lancé également, les Grecs sont appelés à faire l'ultime pas pour le retour de l'espoir, la fin de la peur".

"Nous allons décider si demain la troïka reviendra en Grèce"

"Nous allons décider si demain la troïka reviendra en Grèce pour mettre en oeuvre les mesures que Samaras (le Premier ministre conservateur, ndlr) a décidées, ou si demain notre pays se lancera dans une négociation difficile pour le retour de la dignité", a interpellé les électeurs celui qui garde notamment de ses jeunes années communistes un dédain pour les cravates et une tendresse pour Che Guevara.

L'éclosion de la crise de la dette en 2010 et les années de marasme économique qui l'ont accompagnée ont multiplié par cinq en trois ans le score électoral de Syriza. Deuxième aux législatives de 2012, derrière la Nouvelle Démocratie, le parti était arrivé en tête des élections européennes du printemps dernier.

Antonis Samaras se dit "optimiste"

Son principal opposant du parti Nouvelle Démocratie, le Premier ministre actuel Antonis Samaras a lui voté à Pylos (Péloponnèse, sud) tôt dimanche matin. "Aujourd'hui nous décidons si nous avançons ou si nous nous lançons dans l'inconnu", a-t-il dit, tout en se disant "optimiste que personne ne mettra en danger le parcours européen de la Grèce". Il a noté que "de nombreux citoyens sont encore indécis et nous croyons en leur décision finale", a-t-il conclu.

Pour rattraper son retard, Antonis Samaras a agité le risque de faillite, de sortie de la zone euro, d'un sort comparable au "Venezuela" et à la "Corée du Nord", si le parti anti-austérité Syriza venait à l'emporter. En Grèce, le vote est obligatoire.

Devenu Premier ministre en juin 2012, Antonis Samaras s'est mué en interlocuteur raisonnable de la troïka. Cette évolution lui a coûté l'effritement progressif de sa majorité parlementaire et de sa popularité. 

S.A. avec AFP