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Elon Musk préfère une candidature de Ron DeSantis à celle de Donald Trump en vue de 2024

Elon Musk, en février 2022

Elon Musk, en février 2022 - AFP

Au cours d'un échange vendredi soir avec des internautes de sa nouvelle acquisition, Twitter, l'homme d'affaires Elon Musk a confirmé qu'il préférait voir le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, porter la campagne républicaine à la Maison Blanche en 2024. Et ce, plutôt que Donald Trump. Il s'agirait toutefois d'un soutien par défaut: le milliardaire controversé assure en effet désespérer d'une candidature "raisonnable et centriste" à la Maison Blanche.

"Oui". Interrogé quant à l'identité du futur prétendant républicain à la présidentielle américaine de 2024, c'est par ce commentaire pour le moins laconique que l'homme d'affaires, Elon Musk, a confirmé que sa préférence allait au gouverneur de Floride, Ron DeSantis.

Cette confession est tombée vendredi soir, au détour d'un échange avec des internautes sur Twitter, réseau social que le fondateur de SpaceX vient de racheter. Il a toutefois affirmé qu'il s'agirait là d'un soutien par défaut, le milliardaire regrettant de ne pas trouver chaussure à son pied chez les démocrates.

Une réintégration mais pas de soutien

Ce satisfecit accordé à Ron DeSantis, grand rival de Donald Trump et à ce stade seul à même de lui barrer la route vers une nouvelle nomination républicaine en vue de la Maison Blanche, peut étonner.

En effet, il y a à peine une semaine, Elon Musk a réintégré Donald Trump à Twitter. Ce dernier en était exclu depuis le 6 janvier 2021, et la bienveillance affichée par le 45e président des Etats-Unis à l'égard de l'envahissement du Capitole par certains de ses partisans les plus véhéments.

Elon Musk s'est d'ailleurs justifié sur ce point: "La liberté d'expression est le roc sur lequel on bâtit une démocratie forte et elle doit passer avant tout". "Bannir un président en exercice (malgré sa défaite face à Joe Biden au mois de novembre 2020, Donald Trump était encore en fonction lors de l'émeute du 6 janvier 2021 en attendant la passation de pouvoirs, NDLR) a sapé la confiance placée en Twitter par la moitié de l'Amérique", a-t-il encore plaidé.

Et peu lui chaut le silence de Donald Trump, qui n'a toujours pas tweeté une semaine après le retour en grâce de son compte: "Que Trump ne tweete pas ne me dérange pas. L'important est que Twitter corrige la grave erreur commise en le bannissant, sans qu'il ait transgressé la loi ni enfreint notre règlement".

Le démocrate "déçu" et l'étoile montante républicaine

Devant son peu d'enthousiasme apparent pour Donald Trump, un tweetos a voulu savoir s'il privilégiait l'hypothèse Ron DeSantis, étoile montante du Parti républicain et qui est sorti renforcé des midterms avec sa réélection triomphale dans son mandat de gouverneur de Floride. C'est alors qu'Elon Musk a sobrement rétorqué "oui".

Une réponse qui clôt une réflexion entreprise bien plus tôt, comme l'a noté ici le quotidien britannique The Guardian sur son site internet. En juin dernier, Elon Musk avait dit qu'il hésitait encore quant à sa préférence pour 2024, indiquant toutefois qu'il "pench(ait)" pour Ron DeSantis.

Pour autant, Elon Musk a tenu à se présenter en sympathisant démocrate en pleine désillusion. "Piqûre de rappel: j'ai soutenu haut et fort la présidence Obama-Biden et j'ai voté (à contrecœur) pour Biden contre Trump", a-t-il introduit vendredi, déplorant encore: "Ma préférence pour 2024 irait à une personnalité raisonnable et centriste. J'ai espéré que ce soit le cas de l'administration Biden mais pour le moment, j'ai été déçu".

Hémorragie dans le camp Trump

Depuis les midterms, qui ont bien souvent vu les candidats républicains qui lui étaient le plus étroitement associés perdre dans les États-clés, Donald Trump compte ses amis et alliés. Et le calcul est de plus en plus rapide.

Tandis que les critiques fusent au sein même des républicains, le tabloïd conservateur New York Post le moque désormais en Une, anticipant explicitement une éventuelle campagne de Ron DeSantis. Et Fox News, le groupe audiovisuel qui lui était jusqu'ici tout dévoué, offre dorénavant des tribunes régulières à ses détracteurs. Visiblement, ce n'est pas Elon Musk qui l'aidera à stopper l'hémorragie.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV