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Élections en Espagne: les socialistes créent la surprise en résistant à la droite, en tête sans majorité absolue

Soutiens du Parti populaire, en Espagne, le 23 juillet 2023 à Madrid

Soutiens du Parti populaire, en Espagne, le 23 juillet 2023 à Madrid - Pierre-Philippe MARCOU / AFP

Donnée largement gagnante depuis des mois par tous les sondages, la droite espagnole ne devance dimanche soir que de justesse les socialistes du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

Le Parti populaire, représentant l'opposition de droite en Espagne, arrive en tête des élections législatives ce dimanche, mais n'obtient pas de majorité absolue face au Parti socialiste du Premier ministre sortant Pedro Sánchez, selon les données publiées par le quotidien El Pais, après le dépouillement de plus de 98% des suffrages.

Le ministère de l'Intérieur projetait à 22h20 132 sièges pour le PP et 127 pour les socialistes, qui résistent bien mieux que ce que tous les sondages réalisés au cours des derniers jours (et dont la loi interdisait la publication) prédisaient.

En troisième place, le parti d'extrême-droite Vox était crédité de 33 sièges, juste devant Sumar, formation de gauche radicale alliée de Pedro Sánchez, qui aurait 30 sièges. Même avec l'appui de Vox, le PP d'Albert Núñez Feijóo disposerait donc de seulement 165 sièges, loin de la majorité absolue, qui est de 176 sièges.

Vers une énorme surprise ?

En revanche, le bloc de gauche, avec potentiellement 157 sièges, semblait dans une position paradoxalement plus favorable pour se maintenir au pouvoir grâce à l'appui de plusieurs petites formations basques et catalanes qui pourraient lui apporter les 19 sièges qui lui manquent pour atteindre la majorité absolue.

Une telle issue constituerait une énorme surprise, tous les sondages ayant donné les socialistes battus depuis leur déroute aux élections municipales et régionales du 28 mai, qui avaient convaincu Pedro Sánchez de dissoudre l'assemblée et de convoquer des élections anticipées en plein été.

Il n'existe pas en Espagne de sondage de sortie des urnes, mais tous les sondages réalisés au cours des derniers jours de la campagne, et qui ont été rendus publics dimanche à la fermeture des bureaux de vote, donnaient une victoire assez large du PP, avec environ 140 sièges, et prévoyait qu'il approcherait voire dépasserait la majorité absolue.

"Une nouvelle ère"

Albert Núñez Feijóo avait déclaré après avoir voté qu'il espérait que l'Espagne "entame une nouvelle ère", mais tout semblait indiquer qu'il n'atteindrait pas son but. Cette élection est "très importante (...) pour le monde et pour l'Europe", avait estimé, de son côté, le Premier ministre sortant, le socialiste Pedro Sánchez, au pouvoir depuis cinq ans.

Le scrutin a suscité un intérêt inhabituel à l'étranger en raison de la possible arrivée au pouvoir d'une alliance entre la droite traditionnelle et Vox, un parti ultranationaliste, ultraconservateur et europhobe qui rejette l'existence de la violence de genre, critique le "fanatisme climatique" et est ouvertement anti-LGBT et anti-avortement.

Un tel scénario, qui semble maintenant très improbable, aurait marqué le retour au pouvoir de l'extrême droite en Espagne pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, il y a près d'un demi-siècle.

A.G avec AFP