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Donald Trump accusé d'avoir voulu piéger les parents d'un jeune britannique mort dans un accident 

Donald Trump à Ashburn, en Virginie, le 2 août 2016. - Molly Riley - AFP

Donald Trump à Ashburn, en Virginie, le 2 août 2016. - Molly Riley - AFP - -

Les parents d'un jeune homme de 19 ans, mort dans un accident de moto en août dernier en Angleterre, ont été invités par la Maison Blanche à rencontrer la femme responsable de l'accident de leur fils.

Les parents d'un jeune Britannique tué en Angleterre dans un accident de la route ont regretté mercredi la façon dont ils ont été reçus à la Maison Blanche par Donald Trump, qui les a incités, en vain, à rencontrer la femme d'un diplomate américain responsable du drame.

Le 27 août dernier, Harry Dune, un jeune homme de 19 ans qui circulait à moto, était mortellement renversé par un véhicule à proximité de la base militaire de Croughton, en Angleterre. Au volant, une femme de 42 ans nommée Anne Sacoolas. Elle est la femme d'un diplomate américain, et elle a pu quitter le territoire britannique avant d'être inquiétée par les forces de l'ordre locales.

Depuis, les parents du jeune homme (Charlotte Charles et Tim Dunn) multiplient les apparitions télévisées et les sorties dans la presse pour exiger le retour de cette femme sur le sol britannique, afin qu'elle puisse enfin être entendue par la police. Or cette semaine, le couple a été invité aux États-Unis où ils devaient être reçus à la Maison-Blanche, rapporte le journal britannique The Guardian

Une médiation surprise

À leur grande surprise, les parents de Harry ont été directement reçus par le président américain Donald Trump qui, après quelques minutes de discussion, leur a fait une étonnante proposition. 

"Il a présenté ses condoléances. Il semblait chaleureux et il était accueillant, ce qui était appréciable", a relaté la mère d'Harry, qui a estimé que la Maison Blanche n'était "pas le lieu" adapté. Mais il ne lui a pas fallu longtemps pour lâcher dans la conversation qu'Anne Sacoolas se trouvait dans le bâtiment".
"Nous avons expliqué très clairement que, comme nous l'avons toujours dit, nous la rencontrerions et nous aimerions toujours la rencontrer, mais cela doit se faire selon nos conditions et sur le sol britannique", explique Charlotte Charles aux journalistes à sa sortie de l'entrevue. 

Radd Seiger, le porte-parole des parents du jeune homme, a accusé le président Trump d'avoir tenté mardi soir une "opération de communication" en invitant les parents endeuillés à la Maison Blanche sans les prévenir qu'Anne Sacoolas se trouvait dans la pièce d'à côté, entourée de photographes. 

Désaccord diplomatique entre Londres et Washington

Pressés par le président américain de rencontrer Anne Sacoolas, les parents d'Harry ont décliné. La mère assure avoir été "choquée" par la proposition. "Pour nous en tant que famille, il n'est pas approprié de la rencontrer sans thérapeutes ni médiateurs, mais aussi pour elle", a-t-elle poursuivi. En revanche, le couple britannique ne semble pas garder de rancœur envers Donald Trump

À la fin de l'entrevue, raconte la mère du jeune Harry, le locataire de la Maison-Blanche a "serré ma main un peu plus fort et il a dit: "Oui, j'aurais fait pareil.'"

Cette affaire qui rencontre un fort écho au Royaume-Uni est source d'un vif désaccord diplomatique entre Londres et Washington. Interrogé la semaine dernière, Donald Trump avait évoqué un "accident horrible", le mettant sur le compte de la fatalité. Mercredi, il a expliqué qu'il était difficile pour un automobiliste américain de s'habituer à la conduite à gauche en Grande-Bretagne. De son côté, Anne Sacoolas a expliqué aux différents médias américains vouloir collaborer avec les autorités britanniques. 

Hugo Septier