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Brovary et Kharkiv bombardées, invitation de Zelensky: la situation au 53e jour de guerre en Ukraine

De nouveaux bombardements sont survenus ces dernières heures dans plusieurs villes d'Ukraine. Sur la scène internationale, le président ukrainien a invité ses homologues français et américain à venir constater le "génocide" commis par l'armée russe.

La région de Kiev à nouveau visée par des frappes russes. Alors que Moscou concentre son opération militaire sur la partie est de l'Ukraine, des bombardements ont détruit ce dimanche une usine de munitions à Brovary, située non loin de la capitale du pays.

À Kharkiv, l'une des villes les plus touchées depuis le début du conflit, au moins cinq personnes sont mortes dans une série de frappes. Au sud, Marioupol se prépare plus que jamais à de violents combats entre forces ukrainiennes et russes. Récit de ce 53e jour de guerre en Ukraine.

• Plusieurs villes visées par nouveaux bombardements

Au moins cinq personnes ont été tuées dimanche et 13 autres blessées, dans une série de frappes dans le nord-est de l'Ukraine, à Kharkiv, deuxième ville du pays. Des bombardements qui ont provoqué des incendies, selon les services de secours locaux.

Les forces russes ont par ailleurs annoncé avoir bombardé dimanche une nouvelle usine d'armement à Brovary près de Kiev, pour le troisième jour consécutif, mettant à exécution leur menace d'intensifier leurs frappes contre la capitale ukrainienne après la destruction du fleuron de leur flotte en mer Noire.

• Pas de couloir humanitaire ce dimanche

Les autorités ukrainiennes ont annoncé la suspensions des couloirs humanitaires pour l'évacuation des civils de l'Est de l'Ukraine, faute d'accord avec l'armée russe sur un arrêt des tirs.

"Ce matin, nous n'avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d'évacuation avec les occupants. C'est pourquoi, malheureusement, nous n'allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd'hui", a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. "Nous n'épargnons aucun effort pour que les couloirs humanitaires reprennent le plus rapidement possible", a-t-elle ajouté.

Iryna Verechtchouk a également exigé l'ouverture d'une voie d'évacuation pour les militaires blessés de la ville de Marioupol, dévastée par les combats.

• À Marioupol, les soldats ukrainiens "combattront jusqu'au bout"

Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol tiennent toujours des secteurs de la ville et ils "combattront jusqu'au bout", a déclaré le Premier ministre Denys Chmyhal, dans une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine ABC.

"Non, la ville n'est pas tombée. Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu'au bout. A l'heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol", a assuré Denys Chmyhal.

Les militaires ukrainiens assiégés à Marioupol semblaient dimanche avoir ignoré l'ultimatum de la Russie, qui leur a demandé de déposer les armes et d'évacuer ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine, dont la prise constituerait une importante victoire pour Moscou.

• Zelensky invite Macron à constater le "génocide"

Le président ukrainien a affirmé avoir invité son homologue français à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un "génocide", un terme que son homologue français s'est jusqu'ici refusé à employer.

"S'agissant d'Emmanuel, je lui ai parlé", a déclaré le président Zelensky dans un entretien avec la chaîne américaine CNN réalisé vendredi et diffusé dimanche. "Je pense qu'il veut faire en sorte que la Russie s'engage dans un dialogue", a-t-il ajouté, pour expliquer le refus du dirigeant français de dénoncer un "génocide" en Ukraine, à l'inverse du président des Etats-Unis Joe Biden.

Le président ukrainien avait dans un premier temps jugé mercredi ce refus "très blessant". "Je lui ai dit que je voulais qu'il comprenne qu'il ne s'agit pas d'une guerre, que ce n'est rien d'autre qu'un génocide. Je l'ai invité à venir quand il en aura l'occasion", a précisé Volodymyr Zelensky sur CNN. "Il viendra, et il verra, et je suis sûr qu'il comprendra."

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV