Washington sanctionne la Corée du Nord après le piratage de Sony
Barack Obama avait prévu de "répondre" à la Corée du Nord. C'est chose faite, Washington a renforcé ce vendredi son arsenal de sanctions économiques contre la Corée du Nord en représailles à l'attaque informatique contre le studio de cinéma Sony Pictures et les menaces sur le film The interview.
Les nouvelles sanctions, prises contre dix responsables du régime et trois organisations et entreprises nord-coréennes, répondent aux "nombreuses provocations (de Pyongyang, ndlr) et particulièrement la récente cyber-attaque contre Sony Pictures", affirme le Trésor américain dans un communiqué. Une accusation formulée par le FBI dès le 19 décembre dernier. "Le FBI a suffisamment de preuves pour conclure que le gouvernement nord-coréen est responsable de ces actions", déclarait alors la police fédérale américaine.
"Défendre les entreprises et les citoyens"
"Il s'agit du premier volet de notre réponse", a pévenu vendredi la Maison Blanche dans un communiqué. "Nous utiliserons un large éventail d'actions pour défendre les entreprises et les citoyens américains et pour se défendre contre les tentatives de saper nos valeur", poursuit le communiqué.
Face au piratage et aux menaces d'attaques terroristes sur les spectateurs, le studio Sony Pictures avait décidé dans un premier temps de ne pas sortir la comédie, un film satirique sur la Corée du Nord. Sony a finalement sorti le film dans un réseau de salles plus restreint et sur les réseaux de vidéos en ligne. En une semaine, le film a engrangé 18 millions de dollars de recettes.
Pyongyang réfute les accusations de piratage
Mais les accusations de piratage ont toujours été démenties par la Corée du Nord. "Notre pays n'a aucun lien avec ce hackeur", s'était défendu dès le début de l'affaire, le conseiller politique de la Corée du Nord suite aux accusations des Etats-Unis.
La semaine dernière, le régime de Pyongyang avait proposé une enquête conjointe sur le piratage. "Nous ne tolérerons jamais que qui que ce soit insulte notre plus haute autorité", s'était indigné le ministère nord-coréen des affaires étrangères. Ecartant l'idée de mener des actes terroristes "contre des spectateurs innocents", Pyongyang a malgré tout menacé de "répondre de manière proportionnée (...) à un moment, à un endroit et d'un manière que nous choisirons".
D'autres pistes envisagées par des experts
Depuis, les soupçons se sont également portés sur une ex-employée de Sony. Des experts en sécurité informatique ont mené une enquête indépendante et soupçonnent une femme, employée pendant dix ans au service informatique du groupe et qui avait accès aux données confidentielles de l'entreprise. Sa motivation pourrait être due à une récente campagne de licenciements dans son département et aux attaques de Sony contre les internautes qui téléchargent illégalement les films de Sony.